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A l'école du chat botté (Page 1)
OH ? J'ai cru voir un Kazuo ! (Titi ©) (Page 2) Go Nagai et ses robots (Page 2) Pirates de l'espace et trains galactiques... (Page 3) A Gauche, en sortant de la Vallée du Vent (Page 4) Nounours et autres lutins mignons (Page 4) Komatsubara fait son cinéma ! (Page 4) Clins d'oeils et sortie par la grande porte (Page 5) Une page se tourne... (Page 5) OH Production : Animographie (Page 6) Clins d'oeils et sortie par la grande porte Après la série d'OAV parodique Gekiganger 3 (98), basée sur le fameux animé que regardent les héros de Nadesico [1], véritable clin-d'oeil à l'attention de la période dorée des séries à robots géants, le moyen-métrage musical et éducatif de 25 minutes Obake Undôkai (98) tiré d'un livre pour enfants de Shirô Yadama et la série de CD-Rom et jeux vidéos Click Manga Dynamic Robot Taisen (99, chara-design et animation) de Tokuma Shoten, mettant en scène divers personnages de Go Nagai, Komatsubara revient au cinéma avec l'ambitieux projet Metropolis, basé sur un manga de jeunesse de Tezuka. "Ca faisait assez longtemps que je n'avais plus travaillé sur une oeuvre de Tezuka, pas depuis Wonder 3. Le directeur de l'animation est Yasuhiro Nakura avec qui j'avais travaillé sur Tongari bôshi no Memole. Moi, j'aide aux genga." Ce long-métrage ambitieux et magnifiquement servit par un staff en or [2], rencontra de terribles difficultés à boucler le budget et la production fut particulièrement longue et difficile. Déjà affaibli par la maladie, Komatsubara participe à l'animation des deux-tiers du film (Il anime ainsi complètement la scène de la gare), avant de devoir laisser sa place. Il refusa également, dans la foulée, l'invitation du festival d'animation de Barcelone. Il s'éteint à l'hopital de Yokosuka le 24 mars 2000 à 17h35, d'une tumeur maligne dans le cou. Il avait 56 ans. Nul n'est prophète en son pays dit-on... Voilà peut-être pourquoi la famille de Komatsubara dû se battre pour que l'annonce du décès soit faite dans les principaux quotidiens nationaux, qui refusaient de communiquer la triste nouvelle sous prétexte que le défunt n'était pas realisateur de films (sous-entendu, pas assez connu). La disparition d'un tel monument de l'animation japonaise ne pouvait pas laisser indifférent, et une pluie d'hommages s'est alors abattue sur le Japon. Ainsi, du 20 au 25 juin 2000 (3 mois après le décès de l'animateur), une énorme rétrospective fut organisée à Asagaya (Tôkyô) par la veuve de l'artiste, Naoko Komatsubara, avec l'aide d'OH Production et d'Anidô. Au programme multiples projections [3], conférences et concours de Karaoke ! Parmi les participants prestigieux aux conférences publiques sur la carrière et les collaborations de Komatsubara, citons Rintarô, Tomoharu Katsumata, Pierre Giner (si si !) et Tsutomu Iida. Parallèlement à ces hommages, une exposition temporaire (du 20 au 25 juin également) intitulée "Komatsubara Kazuo no Animation" se tenait au même endroit, dans des locaux spécialement aménagés. Beaucoup de choses alléchantes y furent exposées, comme des dessins originaux, des illustrations officielles, des gengas et rough, des cellulos et des études de personnages. L'amusant concours de Karaoke, chaleureux et bon enfant, vit quelques animateurs renommés poussèrent la chansonnette sur des génériques d'oeuvres animées par Komatsubara. C'est ainsi que notre Pierre Giner national chauffa ses cordes vocales sur le générique de sa série fétiche, j'ai nommé Goldorak ! Way to go, Pierrot ! La visite de Komatsubara au salon Cartoonist de 1996 fut l'un des plus grands moments de sa vie, d'après ses propres mots. Lui et sa femme Naoko
Une page se tourne... De biens beaux hommages pour la mémoire d'un homme chaleureux, passionnant et passionné jusqu'à l'excès,et fidèle pendant 30 ans à un petit studio d'animation. Komatsubara ne cessa jamais de pratiquer son art dans des domaines aussi divers que possible, résistant à la tentation de la facilité et du confort en optant plutôt pour une perpétuelle remise en question artistique. Motivé par les projets audacieux et à contre-courrant, la carrière du grand homme est une illustration parfaite de son goût pour la diversité et la progression constante des techniques d'animation : "C'est très stimulant. C'est une sorte de challenge. J'ai l'impression que les animateurs d'aujourd'hui tournent leur esprit de challenge dans une autre direction qu'autrefois. Dans les anime pour la télévision ou la vidéo ils se concentrent sur l'aspect mignon ou classieux de tel ou tel personnage et je pense que c'est une grosse erreur. J'ai envie de leur dire de ne pas regarder uniquement les anime à la télé et de voir d'autres choses. Par exemple les dessins animés expérimentaux qu'on peut voir à la Maison franco-japonaise (à la projection de Anidô). Il n'y a que les gens âgés venant du milieu du film live ou de la publicité qui vont voir ce genre de choses. Les jeunes d'aujourd'hui n'y mettent pas les pieds. Autrefois tout le monde se rendait dans ce genre d'endroits. Même si c'est un domaine complètement différent, c'est très stimulant. Mais aujourd'hui les gens détestent ce qui est fatiguant."" Ma conception de l'animation est qu'il faut ouvrir de nouvelles voies par soi-même. Ce n'est pas parce qu'on a reproduit une ligne que c'est une ligne correcte. Autrefois, même lorsqu'on travaillait aux dôga (intervalles), lorsqu'on avait terminé on aidait aux genga (plans clés) et on aidait à réaliser les dôga de ses propres genga. En faisant ça, on comprend beaucoup de choses. Dans ce cas là, on pouvait augmenter ou diminuer un peu le nombre d'images. Ah, et les lignes des dôga ont beaucoup changé depuis autrefois. Tout le monde les dessine de façon régulière du début à la fin. Ce sont de très belles lignes mais elles ne sont pas vivantes. A partir de maintenant, comme la colorisation va se faire par ordinateur, il faut absolument dessiner des lignes continues sans coupure mais à cause de cela aussi les lignes ne sont pas vivantes. Il y a 10 ans, même pour dessiner un sourcil, je dessinais comme on me l'avait appris, avec l'intention de dessiner des poils de sourcils. Mais aujourd'hui, que ce soit des sourcils, des machines ou des vêtements, les lignes sont toutes identiques. Et c'est pour ça que ces lignes ne sont pas vivantes. Mêmes si les lignes sont quelque peu estompées, c'est ça qui crée un certain charme." Kazuo Komatsubara s'exprimait volontier sur l'évolution de l'animation et les différences entre l'animation moderne et celle de l'époque dorée de la Tôei : "Du point de vue technique, on a fait des progrès considérables. En comparaison avec l'époque de Tetsuwan Atom en noir et blanc, les progrès sont vraiment considérables. Aujourd'hui, c'est un fait reconnu dans le monde entier. Je trouve que c'est une chose formidable que même les Etats-Unis, particulièrement pointilleux pour ce qui est du domaine l'image, le reconnaissent. Mais comme je l'ai dit, des points positifs et des points négatifs se font clairement sentir. Il serait bon que l'on développe encore d'avantage les points positifs, mais pour ce qui est des points négatifs, centraux, je pense qu'il faut que, non seulement les animateurs, mais aussi les responsables de projets, reviennent aux sources. Qu'ils aient eux même un rêve et qu'ils donnent du rêve aux autres. Je pense qu'en faisant cela, on peut arriver à ouvrir de nouvelles voies. J'ai l'impression que si l'on continue dans la voie actuelle, on se dirige droit vers une impasse. Même s'il y a beaucoup de gens talentueux, si les projets sont mauvais, ça ne changera rien. Bien sûr, il faut aussi des oeuvres commerciales. Mais sur cinq, je voudrais qu'on puisse au moins en réaliser une plus personnelle, même si elle fait de mauvais scores d'audience, et qu'elle se vend mal. Et ça ne se limite pas aux séries TV mais c'est aussi valable pour les films de cinéma. Aujourd'hui, il n'y a que le studio Ghibli qui produise des films purs. Car Tôei Dôga aussi a complètement arrêté." La disparition de Komatsubara, ce grand artiste sans langue de bois à l'origine des premiers grands dessins-animés qui débarquèrent en France, signait la fin du chapitre doré de l'animation japonaise... Celui-là même qui nous a jadis vu grandir. La fin d'une époque. Ainsi, en paraphrasant la dernière réplique du premier film de Galaxy Express, je me sent l'envie de dire "Adieu, Kazuo Komatsubara... Adieu, ma jeunesse". Merci à Ayou et Captain Jack pour leur aide au niveau des scans, notamment de l'art book "Animator the Great".
Et merci surtout à Daidai, pour son aide essentielle dans les traductions d'interview de l'artiste célébré dans ce dossier ! :-) [1] Ces séquences, qui constituaient de véritables hommages, étaient animées notamment par Araki et Komatsubara, avec des effets volontairement rétro et kitsh
[2] Le film était scénarisé et réalisé respectivement par Katsuhiro Otomo et Rintarô, tout en comptant la présence de Komatsubara et Hiroyuki Okiura parmi les animateurs ! [3] 20/6 : Diffusion d'épisodes de Captain Harlock, Miracle shôjo Limit-chan, Tongari bôshi no Memole, Hi! Step Jun, Ganbare Genki, Wagahai wa nekodearu. 21/6 : Baratack, Miracle shôjo Limit-chan, Tongari bôshi no Memole, Bema bema hunter Kotengu Tenmaru, UFO Robo Grendizer, Tiger Mask. 22/6: Galaxy Express 999 - film 1, Mapple Town monogatari, Getter Robo, les deux films Mazinger vs Getter Robo et Grendizer vs Great Mazinger. 23/6 : Galaxy Express 999, Devilman, Gegege no Kitarô, Microïd S, Cutie Honey, Getter Robo, Magnerobo Ga-keen, Baratack, Braiger, Baxinger, Sasraiger. 24/6 : Sayonara Galaxy Express 999 - film 2, Wagahai wa nekodearu. 25/6 : Hare tokidoki Buta, Devilman (OAV), UFO Robo Grendizer, Kaze no tani no Nausicaa, Junckers come here, Gauche le violoncelliste. | |||||||||||||||||||||||||||||||||
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