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Le 31 mai 2004 à 02h01
Ecrit par Arion et French Daidalos

Kazuo Komatsubara

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Suivent ensuite la série Getter Robo G (75, chara-design et direction de l'animation), les films Kikansha Yaemon D51 no dai-bôken (74, animation), Mazinger Z tai Ankoku dai-shôgun (74, animateur), réalisé par Nobutaka Nishizawa (Galaxy Express 999, Dai no dai-bôken, Sennen Joô), Great
Goldorak / Grendizer
Mazinger contre Getter Robo
(75, direction de l'animation) et Great Mazinger contre Getter Robo G - Kûchû Dai-Gekitotsu (75, direction de l'animation). Alternant ses travaux pour la télévision et le cinéma, notre homme hérite ensuite des séries UFO Robo Grendizer (75-77, 74 épisodes. Direction de l'animation) [1] dont il signait aussi le chara-design, Magnerobo Ga-keen (76-77, 39 épisodes), série originale réalisée par Tomoharu Katsumata, dont il créée les personnages [2], Nagagutsu wo Haita Neko 80 Nichikan Sekai Isshû (76, animation),un des films emblématiques de la Tôei avec la fameuse mascotte féline de la Tôei Dôga, et le film UFO Robo Grendizer contre Great Mazinger (76, direction de l'animation), jadis diffusé dans un numéro de "Génération Albator" sur France 3. N'oublions pas, en 75, le magnifique long-métrage de 68 minutes Andersen Monogatari-Ningyo Hime ("La Petite Sirène") dont Komatsubara était animateur clé, réalisé par le décidément incontournable Tomoharu Katsumata [3], avec un character-design de Reiko Okuyama et un sub-character design de Shingo Araki.


Pirates de l'espace et trains galactiques...

L'année 78 sera celle de toutes les consécrations. Avant d'oeuvrer sur les aventures d'un célèbre pirate de l'espace, qui conditionnera beaucoup la suite de sa carrière, Komatsubara réalise le character-design de Chôjin Sentai Baratack (77-78, 31 épisodes), un anime de robots plutôt commun réalisé par Nobutaka Nishizawa, et adapte le graphisme de Monkey Punch (Lupin III) sur J9 Ginga Senpû Braiger (81-82, 39 épisodes) avant de s'appliquer à réaliser ses premières créations originales en matière de design sur J9-II Ginga Reppû Baxinger (82-83, 39 épisodes) et JJ9 Ginga Shippû Sasuraiger (83-84, 43 épisodes) [4], trilogie de robots géants mieux connue sous l'appelation générique de Ginga J9.
Le voilà, le capitaine corsaire !
Arrive enfin la série ô combien célèbre Uchû Kaizoku Captain Harlock (78-79, 42 épisodes), aventures mythiques du corsaire Albator cher à Eric Charden, dont il signait le character-design et la direction de l'animation avec l'aide de Jôji Kikuchi (Les 4 filles du Dr. March, El Hazard). C'est à cette occasion qu'il rencontre Rintarô, jeune prodige de la Tôei (et qui deviendra un très grand ami) qui s'occupe de la direction technique.
"Rintarô est un homme de l'image. Tous ceux qui viennent de Mushi Pro sont, comme l'était M. Tezuka, attachés au dessin, aux formes, en bref, à l'image.

Cette immersion dans l'univers du génial Leiji Matsumoto satisfait beaucoup Komatsubara, qui y trouve un nouveau domaine graphique - très particulier - à explorer.
"C'était assez compliqué. Il est extrêmement difficile de faire coexister un personnage de trois têtes de hauteur (comme le docteur Zero) avec un autre de huit têtes (comme Harlock). Dans la réalité, ça n'existe pas. Dans un manga, ils peuvent être dans une case sans que cela ne provoque de discordanced, mais il ne peut pas en être de même pour un anime. On est obligé de trouver des astuces dans le découpage des plans. Il faut faire cela au stade du story-board."

La masse de travail abattue, caractéristique récurrente chez Komatsubara, et la qualité de l'adaptation graphique lui vaudront les compliments de Matsumoto lui-même, auteur très regardant sur le traitement réservé à ses oeuvres. En 78, Komatsubara se charge de l'adaptation de Starzinger (78-79, 73 épisodes) mais abandonne rapidement le projet pour se tourner vers la série initiatique Galaxy Express 999 (79-81, 113 épisodes) [5] dont il anime cinq épisodes après avoir oeuvré sur le character-design et la direction de l'animation du premier film du
Galaxy Express 999
train galactique en 79, réalisé par un Rintarô en très grande forme (et dont c'était le premier long-métrage). Ce film, que les Français purent découvrir avec bonheur en 95 au cours du cycle Cinémanga, est sans conteste l'un des chef-d'oeuvres de Komatsubara et de Rintarô. Le style graphique, tout en restant relativement fidèle à la patte de Matsumoto, est incontestablement plus beau que tout ce qui fut produit jusqu'alors en matière d'adaptation d'oeuvres du père d'Harlock. Le Tetsurô de Komatsubara, légèrement vieilli, n'a plus rien à voir avec le gnôme grimaçant de Matsumoto. Condensé de la série TV, le film jouissait d'une incontestable qualité d'animation et de mise en scène pour l'époque, si bien qu'il fit un véritable triomphe, largement mérité.
Et c'est sans grande surprise que Komatsubara prend une nouvelle fois place à bord de l'Express, avec le second film Sayonara Galaxy Express 999 - Terminus Andromeda (81), toujours réalisé par Rintarô. Mais entre la production de ces deux films capitaux, Komatsubara s'était occupé notamment de l'adaptation des personnages de la très jolie série de boxe Ganbare Genki (80-81, 35 épisodes) dirigée par Rintarô. Sur cette série inachevée, l'aspiration au réalisme qui caractérisait les travaux de Komatsubara jusqu'alors et le don de Rintarô pour la mise en scène étaient en harmonie parfaite. Un metteur en scène qui accorde de l'importance au dessin et un dessinateur qui accorde de l'importance à la mise en scène, à l'image du fameux "couple" Osamu Dezaki et Akio Sugino. "Genki" bénéficiait également de décors superbes de Takamura Mukuo.
"Personnellement, j'aime beaucoup le générique de fin. Dans cette peinture de paysage, il y a une dramaturgie comme on en trouve dans les romans. M. Rin a apporté un plus par rapport au monde de l'auteur original, M. Yû Koyama. La sensibilité des images de M. Rin procure une sensation très forte.
En utilisant une grande focale, ça donne un aspect dramatique. En voyant l'écran, ça fait à réfléchir. En voyant la mise en scène de M. Rin, on se surprend à ce demander si des lieux pareils existent vraiment. Des bourses-à-pasteur poussent sur le chemin, les poteaux électriques sont légèrement inclinés? On a vraiment une impression de vie quotidienne. Aujourd'hui il faut utiliser la perspective et dessiner de façon régulière, c'est ennuyeux. Si il y a une cassure, si la gouttière pend du toit, s'il y a une boîte aux lettres à la peinture écaillée, tout cela stimule l'imagination des spectateurs. C'est un peu dommage que la diffusion ait été interrompue."
Après cette nouvelle collaboration essentielle avec Rintarô, Komatsubara s'attelait à l'animation du très beau film Terra e (80).

Mais revenons quelques secondes sur le second film de Galaxy Express 999, une des séries fétiches des auteurs de Cyna. Alors que deux ans seulement séparent les deux long-métrages, le second opus apparaît bien meilleur techniquement parlant, avec une fluidité d'animation incroyable et des effets spéciaux très gonflés pour l'époque. L'aspect technique, couplé à l'inventivité et la mélancolie du scénario, justifient amplement l'accueil plus qu'enthousiaste réservé par le public nippon puis français à la suite des
Ganbare Genki
tribulations de Tetsurô Hoshino et de l'égérie de Matsumoto, la belle et mystérieuse Maetel. Aujourd'hui encore, ces deux films font encore incontestablement partie des meilleurs long-métrages d'animation jamais produits par le Japon. Notons que durant la production de Sayonara, Komatsubara supervisait parallèlement l'animation de Glass no Claire, un court métrage de 17 minutes centré sur la fragile serveuse du Galaxy Express, produit pour le Tôei Manga Matsuri (futur Tôei Anime Fair) du printemps 80.

Komatsubara n'en a pas encore fini avec Matsumoto, puisque c'est à nouveau sur lui que se porte le choix des producteurs et de l'auteur pour le character-design et la direction de l'animation du magnifique long-métrage Waga seishun no Arcadia ("Arcadia de ma jeunesse", 82), qui s'intéresse en partie à la rencontre originelle entre les ancêtres d'Harlock et de Tochirô, dans une Europe en guerre. Réalisé par Tomoharu Katsumata, ce conte nostalgique sera dépecé en France, transformé en 5 épisodes d'Albator 84, la série qui lui fait suite. Waga seishun no Arcadia Mugen Kidô SSX ("Albator 84". 82-83, 22 épisodes), prequel d'Albator 78 dessinée et animée en partie par Komatsubara et essentiellement par Shingo Araki, fut réalisée par le réalisateur du film avec l'aide de Masamitsu Sasaki (Andromeda Stories). Une nouvelle fois, cette plongée dans l'onirisme et l'univers épique du grand Leiji suscite l'admiration des critiques et du public. Contemplatif et poétique, le film se paie également le luxe d'un scénario captivant apportant de précieux indices sur la vie des différents protagonistes.
La même année, alors qu'il est au sommet de sa carrière, Komatsubara oeuvre sur le TV Special Wagahai wa nekodearu (82, "je suis un chat") réalisé par Rintarô et situé à l'ère Meiji et le film Haguregumo ("Nuage errant", 82), produit par Toei et basé sur un célèbre manga de samouraïs d'au moins 68 volumes de George Akiyama, et réalisé par Mamoru Masaki (Time Stranger). Les musiques, très traditionnelles, étaient signées par Seiji Yokoyama (Captain Harlock, Saint Seiya). L'année 83 s'achève discrètement avec le character-design et l'animation de Bema Bema Hunter Kotengu Tenmaru, une série épique et humoristique de 19 épisodes.

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Merci à Ayou et Captain Jack pour leur aide au niveau des scans, notamment de l'art book "Animator the Great".
Et merci surtout à Daidai, pour son aide essentielle dans les traductions d'interview de l'artiste célébré dans ce dossier ! :-)
[1] Le Goldorak si culte sous nos lattitudes mais que Komatsubara n'aimait pas beaucoup, si bien qu'il profita de son travail sur la franchise Getter Robo pour déléguer le dernier tiers des aventures d'Actarus à son vieux compère Shingo Araki

[2] Notons la présence à la mise en scène de deux autres réalisateurs importants de Saint Seiya, Masayuki Akehi et Kôzô Morishita

[3] Assisté sur cette tâche par son élève Kôzô Morishita.

[4] Où l'on retrouve Shigeyasu Yamauchi au storyboard et à la réalisation de l'épisode 36

[5] Série culte et magnifique sur l'immortalité dont le character-design était signé notamment par Shingo Araki et Michi Himeno