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Le 31 mai 2004 à 02h01
Ecrit par Arion et French Daidalos

Kazuo Komatsubara

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A Gauche, en sortant de la Vallée du Vent

En 82, Gauche le violoncelliste, long-métrage d'Isao Takahata, sort en salles au Japon. Les animateurs d'OH Production travaillèrent d'arrache-pied sur ce film à petit budget qui faillit bien ne pas voir le jour. Adapté d'un roman de Kenji Miyazawa, auteur de "Ginga Tetsudô no Yoru" [1], le film jouissait non
Gauche le violoncelliste
seulement d'une mise en scène et d'une bande-son formidables, mais également de décors sublimes du grand décorateur Takamura Mukuo. Gauche constituait un véritable pari pour OH Production, dont l'objectif en produisant le film consistait à accroître la notoriété de leur groupe en travaillant sur une oeuvre plus ambitieuse et plus personnelle. Le frère de l'auteur de l'ouvrage original leur avait permis de l'adapter gratuitement avec la seule condition d'en faire un bon film. Kôichi Murata décida donc en amont de la production de laisser carte blanche aux animateurs et à ne pas fixer une date limite. Ces choix en appelaient d'autres, comme limiter le budget du film et le nombre d'artistes. Réalisé sur une période de près de sept ans, ce film nécessita beaucoup de sacrifices du staff, avec des animateurs qui suèrent sang et eau, même durant leurs congés !
"Takahata était très pris par Heidi, Conan et Akage no Anne de la Nippon Animation, et ne pouvait uniquement se consacrer à 'Gauche' que lors ses congés. Nous réalisâmes ce film avec beaucoup de passion, mais plus comme un hobby que comme un travail. C'est ainsi que nous avions choisis de ne pas le vendre à de grands distributeurs et de couvrir nous-mêmes les frais de productions. Les critères de productions actuels ne permettraient pas de réitérer un tel film."
Au final, ce projet constitue indéniablement la fierté ultime du studio de Murata. Ceci peut d'ailleurs se vérifier sur le site internet du studio, qui porte les couleurs de ce premier chef d'oeuvre d'Isao Takahata.

Komatsubara quitte les Space Opera et les robots géants à la demande d'un certain Hayao Miyazaki, qu'il avait souvent cotoyé au début de sa carrière. Ce dernier proposa en effet à OH Production de travailler sur Kaze no tani no Nausicaa (Nausicaa de la vallée du vent, 1984), film tiré du manga publié par Miyazaki lui-même. Komatsubara allait s'attaquer à son travail le plus éprouvant, avec les casquettes cumulées de character-designer et de directeur de l'animation. Komatsubara a souvent raconté comment
Nausicaa
Miyazaki et Takahata l'avaient supplié de participer au projet alors qu'il n'était pas particulièrement emballé et comment, ensuite, Miyazaki s'était comporté en véritable tyran, n'octroyant qu'un seul jour de congé pour le nouvel an... Congé auquel Komatsubara dû finalement renoncer ! Rendu pénible par le perfectionnisme, le côté tatillon du réalisateur et un design très particulier à respecter, ce film restera néanmoins un de ses souvenirs les plus marquants de Komatsubara, lui qui avouait avoir toujours nourrit une admiration mêlée de crainte à l'égard du futur patron du Studio Ghibli.


Nounours et autres lutins mignons

Comme le lui avait jadis conseillé son mentor Yasuo Ôtsuka, Komatsubara poursuivait inlassablement son exploration de styles graphiques variés, en acceptant d'oeuvrer sur certaines oeuvres pour les touts petits.
Les gnômes de "Crocus"
"Se consacrer à des personnages et des oeuvres toujours plus variés est un fort stimulant. Si j'avais dû travailler pendant 20 ans sur les mêmes personnages, je me serais ennuyé à mourir. S'occuper de divers héros et se confronter à une multitudes de styles est un entraînement parfait, qui nous habitue à ne pas rester figé sur des formes stéréotypées".
On le retrouve ainsi au générique d'animés comme Tongari bôshi no Memole ("Crocus", 84-85. 50 épisodes) [2], dont il anime 7 épisodes, le court-métrage éponyme de 16 minutes dont il dirige l'animation, High! Step Jun ("Vas-y julie !", 85-86, 45 épisodes. Character-design) [3], Maple Town Monogatari ("Les Petits Malins". 86-87,
Les "Petits Malins"
52 épisodes), dont il dirige l'animation avec Shingo Araki et Michi Himeno [4]. Enfin, le court-métrage de 24 minutes tiré de la série (86, direction de l'animation) et et le TV Special d'Aoi umi no Elfie (86, animateur). Préalablement à cette période de travail peut-être un tantinet moins exigeante en terme de graphisme, Komatsubara avait fait un bref retour dans l'univers Matsumoto avec Arei no kagami - Way to Virgin Space (85), moyen-métrage de 22 minutes réalisé pour l'Expo universelle de 85 à Tsukuba. Supervisé et co-scénarisé par Matsumoto en personne [5], le film était réalisé par Kôzô Morishita.


Komatsubara fait son cinéma !

Junkers come here !
En 87, l'animateur vedette d'OH Production entame une période de travail loin de la télévision. Il revient à l'un de ses personnages fétiches avec le character-design de Devilman Tanjô-hen de Go Nagai, deux OAV superbes de 50 minutes s'attardant sur la naissance du démon, réalisés et scénarisés par Tsutomu Iida (Tenkû no Shiro Laputa) sur des musiques du grand Kenji Kawai (Ghost in the Shell, Avalon). Avant de revenir aux aventures d'Amon avec les OAV Devilman Yochô Sirène-hen Demon Bird (1990, character design et direction de l'animation), Komatsubara adapte les personnages et dirige les personnages de deux films, le premier long-métrage de Hare tokidoki buta ("Tokyo Pig", 88), tiré d'un livre illutré pour enfants de Shirô Yadama qui sera neuf ans plus tard adapté en une série télévisée de 61 épisodes diffusés sur
Histoire de fantômes chinois
TV Tôkyô. Après un long-métrage de 70 minutes, Umi da ! Funade da ! Niko-niko Pun ("Sea Cat". 90, Direction de l'animation), et des OAV dont Chibi Chara Go Nagai World (91, character-design), parodie SD des oeuvres du papa de Goldorak, ou encore Little Twins Bokura no natsu ga hindeiku (92, character-design et direction de l'animation), série d'OAV resté inachevée, Komatsubara va se consacrer presque exclusivement au cinéma. Motivé par l'alternance des univers graphiques et par la volonté d'orner son animographie de projets toujours plus audacieux, on le retrouve à la tête d'oeuvres aussi diverses que marginales comme Kazu and Yasu Hero Tanjô (95, character-design et direction de l'animation), l'histoire vraie de deux frères footballeurs dont l'un est devenu le premier joueur japonais à évoluer en série A italienne [6], Junkers Come Here (95, character-design), les
Le jeune moine Rennyo
tribulations d'une jeune fille et de son chien Junkers doté de la parole et capable d'exaucer des voeux (avec des production values dignes d'un Ghibli, le film vous est très chaudement recommandé par Naoki), le fameux Chinese Ghost Story (98, character design et animation) [7] du réalisateur hong-kongais Tsui Hark, le premier film de l'ultra-populaire Meitantei Conan (98, animateur clé) [8] et enfin Rennyo Monogatari (98, character-design et direction de l'animation), réalisé par Osamu Kasai (Grendizer contre Great Mazinger, Aishite knight, Memole, Dragon Ball GT), qui conte le périble d'un célèbre moine bouddhiste au Moyen-Âge. Il s'agit du dernier film que Komatsubara vit achevé.

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Merci à Ayou et Captain Jack pour leur aide au niveau des scans, notamment de l'art book "Animator the Great".
Et merci surtout à Daidai, pour son aide essentielle dans les traductions d'interview de l'artiste célébré dans ce dossier ! :-)
[1] Roman parut en France sous le titre "Un Train de Nuit dans la Voie Lactée" et dont Leiji Matsumoto s'inspira pour son Galaxy Express 999

[2] Avec un character-design de Michi Himeno avec l'aide de Kinichiro Suzuki (Versailles no Bara), et la présence de Shingo Araki à l'animation

[3] Série diffusée en France, réalisée par Hiroshi Shidara (Lady Lady, Maple Town Monogatari, Sandy Jonquille), animée notamment par Eisaku Inoue (Hokuto no Ken, Saint Seiya) et Michi Himeno, avec des décors de Tadao Kubota (Captain Harlock, Galaxy Express 999) et des musiques de Nozomu Aoki (Crocus, Galaxy Express 999, Hokuto no Ken).

[4] Il s'agit également d'une de ses dernières participations à une série télévisée

[5] Sa dernière implication directe dans un animé avant un silence de près de dix ans, brisé par The Cockpit

[6] Le très célèbre Kazuyoshi Miura, véritable phénomène au Japon

[7] Avec l'aide de Takashi Nakamura (Akira, Robot Carnival, Peter Pan no bôken)

[8] Komatsubara était déjà animateur clé de l'ending de la série télévisée éponyme