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Le 2 avril 2004 à 15h01
Ecrit par Nao/Gilles et Arion

La Passion du Christ

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De retour derrière la caméra après son brillant Braveheart de 1995 qui lui valut 5 Oscars (dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film), Mel Gibson s'attaque près de dix ans plus tard au genre ô combien délicat du film religieux.



Projet houleux

Quand l'acteur d'origine australienne avait annoncé son désir de mettre en images les épisodes de la Passion du Christ, de nombreuses associations religieuses - principalement juives - ont immédiatement manifesté une consternation et un affolement extrêmes. Gibson n'est-il pas un fondamentaliste religieux, cette branche extrémiste ne reconnaissant pas le Concile Vatican II ? Rappelez-vous, il s'agissait, pour l'Eglise, de faire la paix avec la religion juive en les déchargeant de la responsabilité de la mort du Christ et de faire acte de répentance, suite aux génocides des Juifs. Il s'agissait aussi de remettre en question les messes en langue vernaculaire, ce qui pourrait expliquer en partie le choix du réalisateur de tourner son film en langues mortes. Avant même le début du tournage, The Passion, comme le film s'intitulait alors, défrayait déjà la chronique. Assailli de lettres très inquiètes de la Ligue Juive pour l'Anti-diffamation, Gibson tenta dans un premier temps de rassurer son monde. Mais devant son refus de participer à des tables rondes afin de discuter de certains points sensibles du script (co-écrit avec la quasi-inconnue Benedict Fitzgerald), les ligues religieuses effarouchées en appelaient déjà au boycott. Et cela bien avant la sortie du long-métrage, programmée pour le 25 février, mercredi des Cendres. Entièrement financé à hauteur de 25 millions de dollars par Icon, la société de production de Gibson, le film était un véritable pari personnel, mené à terme avec courage et obstination. Un risque énorme, compte tenu des scores plutôt faibles réalisés généralement par les films du genre et la cabale médiatique qui entourait le projet bien avant sa sortie.

Qui a oublié le flop commercial et la véritable hystérie qu'avait provoqué en son temps la sortie du pourtant brillant et bouleversant La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese ? Long-métrage qui avait également suscité indignation et colère dans les communautés religieuses, et au nom duquel plusieurs cinéma furent brûlés (!) dans le monde, dont un à Saint-Michel à Paris. L'iconoclaste et hilarant La Vie de Brian des Monty Python souleva le même genre d'indignation et des représailles similaires. Avec pareille compagnie du côté des films polémiques sur Jésus, La Passion ne pouvait qu'être fier...
L'unique apparition de
Jésus dans La vie de Brian
lui vaudra juste un "Speak up !"
Sauf que La Tentation et Brian ont déclenché des polémiques au sein des Catholiques, qui refusaient de voir les films en jugeant (à tort) qu'ils étaient anti-chrétiens ! Les films sont donc, finalement, dans des camps opposés... Même s'ils ont tous un but plus ou moins avoué : dépeindre Jésus avec un peu plus d'humanité que les images d'Epinal habituelles.

Son film achevé, Mel Gibson vit les portes des studios se refermer les unes après les autres devant lui. Personne ne voulait distribuer ce long-métrage trop... incendiaire. C'est donc à une maison de production indépendante, Newmarket Films - qui avait déjà distribué de petits bijoux comme Donnie Darko, Memento, Monster, Whale Rider... - qu'il fit appel pour sortir son travail sur les écrans américains. Et après bien des palabres, la France fut l'un des derniers pays à acheter le film. C'est le producteur Tarak Ben Ammar qui se jeta à l'eau, après que Luc Besson (Europa Corp.) se soit un temps montré intéressé par le film. Accompagnée d'une polémique grandissante et parallèlement d'une fièvre religieuse sans précédent dans l'histoire du cinéma, divisant critiques et public, The Passion of the Christ, comme il fut renommé suite à un problème d'enregistrement du titre en accord avec les distributeurs, fit sensation le jour de sa sortie.

Si bien qu'après quelques semaines d'exploitation, le film se dirigeait déjà tranquilement vers les 400 millions de dollars de recette, le plaçant largement en tête du Box-Office pendant trois semaines. Ce succès est probablement en partie dû au lobbying des associations religieuses catholiques qui vont voir le film en groupe et y retournent pour le promouvoir. Ahurissant ! Le film brise ainsi le record détenu par Matrix Reloaded aux Etats-Unis (281 millions de dollars) dans la catégorie "R-Rated" (films interdits aux moins de 17 ans non accompagnés). Le film n'a plus qu'une douzaine de millions de dollars de retard sur Le Retour du Roi en tenant compte du nombre de jours de sortie (34). Il fait actuellement 30% de mieux sur les chiffres quotidiens que Return of the King, ce qui lui garantit un minimum de 360 millions de dollars, et peut-être dans les 380 à 400... Même la bande originale du film n'échappe pas au tourbillon du succès et se classe confortablement en tête des ventes de soundtracks.

La scène du « Père, pardonne-leur » : prix du maquillage pour la Passion, et prix de la photo pour la Tentation...

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Un grand merci à Valentine ! :-)
Quelques précisions de la part de Naoki...
- La quasi-totalité de l'article a été écrite par Arion (quel courage !)
- L'écriture s'est ensuite faite à quatre mains. Je me suis principalement occupé d'ajouter quelques paragraphes sur les langues mortes, La vie de Brian, South Park et mon film préféré, La dernière tentation du Christ. Au début nous devions d'ailleurs faire un article opposant la Passion et la Tentation, mais je n'ai pu participer par manque de temps. Je vous invite tout de même à aller lire ma critique sur Cyber Namida, écrite il y a déjà six ans.
- Tous les "Je" sont d'Arion. J'adore l'aspect artistique du film, mais j'ai quelques difficultés avec le fond, notamment la question de l'antisémitisme. Même si dans l'ensemble je suis d'accord avec les propos d'Arion, je me suis senti obligé de délirer sur les illustrations et quelques mauvais jeux de mots pour détendre l'atmosphère ;-)

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