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De retour derrière la caméra après son brillant Braveheart de 1995 qui lui valut 5 Oscars (dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film), Mel Gibson s'attaque près de dix ans plus tard au genre ô combien délicat du film religieux.
Messages : 17
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> La Passion du Christ -
le 3 avril 2004 à 05:00:20
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Bon il me reste plus qu'a aller voir le film...
J'ai bien aime le petit intermede South Park!
Merci pour tout ce gros boulot en cette periode Pascale... la dalle.
Ca me fait quand meme halluciner que certains catholique aillent voir en "groupes" le film... Dit comme ca, on dirait qu'ils veulent vraiment plus faire un succes et promouvoir leur foi que de voire un film, saisir une vision des choses, un message. Comme si ce film etait une amorce a la capitalisation sauvage de cette foi...
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Messages : 31
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> La Passion du Christ -
le 3 avril 2004 à 15:39:39
( Thread)
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Je n'ai pas vu ce film mais j'en sais assez pour savoir que je n'irai pas le voir.
Que Mel Gibson, dont j'adore habituellement les films, fasse un film sur Jésus ne me dérange pas. Par contre, ce qui est dangereux, c'est d'affirmer que ce film est réaliste alors qu'il ne l'est absolument pas. Il accumule des clichés occidentaux qui n'ont rien à voir avec la réalité historique et exacerbe les passions à une heure où les religions reviennent en force. Il s'agit d'un outil de propagande religieuse, rien de plus.
Une preuve parmi d'autres: le physique des personnages. Allons allons, Jésus n'était pas un blanc ! Les historiens un tant soit peu sérieux savent bien que Jésus avait, de par l'époque et le lieu où il a vécu, la peau très foncée. Ca m'est bien égal au final, mais qu'on ne dise pas que ce film est réaliste. Gibson a créé un Jésus conforme à celui qu'on voit dans toutes les églises occidentales catholiques. Dans les églises africaines, Jésus est noir ! Ce film reflète juste la vision d'un cinéaste allumé qui affirme avoir "été guidé par Dieu pendant le tournage".
Je ne suis pas croyant, mais j'irais volontiers voir un film bien fait sur la vie de Jésus. Celui-là n'en est pas un.
Je vous conseille cette critique du monde, lisez-la tant qu'elle est disponible pour les non-abonnés (suivre lien)
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Messages : 10
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> The Passion - Controversé, mais surtout lassant ! -
le 9 avril 2004 à 02:21:06
( Thread)
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L'aspect supposément "antisémite" de ce film, tant décrié par certains critiques (Le Monde...), me paraît difficile à trancher, car il met en cause la responsabilité d'une décision qui n'a peut-être jamais eu lieu. En plus, que les quelques personnes d'influence qui ont peut-être décidé de tuer ce pauvre homme aient été Romaines, Juives, ou Ougandaises, je ne pense pas vraiment qu'il y ait lieu de reporter la faute sur qui que ce soit aujourd'hui.
Autre problème: on qualifie ce film comme étant "historique"... alors qu'il n'est qu'une série de partis pris et d'ajustements selon une certaine version de l'histoire. (Notez que je m'en fous un peu... je n'y crois de toute façon pas). Cependant, là où ça fait mal, c'est que ces quelques détails sur "comment ça s'est réellement passé" sont tout ce que ce film a à apporter aux spectateurs. Deux heures où l'on vous raconte (de façon assez crue) une histoire que vous connaissez déjà, et ce sans réaliser d'apport substantiel outre un excellent maquillage et un jeu d'acteurs de qualité.
Finalement, en dehors des quelques (trop) rares scènes "flashback", on passe son temps à regarder un type qui se fait torturer. Certes, ça laisse pensif quant à la nature humaine, mais il n'est pas nécessaire de faire si long. Si je ne conteste pas le choix (pourtant constestable) de faire une telle débauche d'hémoglobine pour montrer le calvaire du Christ, je me demande franchement s'il était nécessaire de s'éterniser à ce point dessus. Pour vous le dire franchement: passée la première scène de torture (15-20 minutes), pendant les autres démonstrations de souffrances, je m'ennuyais ferme. Je me disais sincèrement: "Bon, ça va, on a compris: il souffre beaucoup tout plein... On peut passer à autre chose, maintenant?" Malheureusement, à part quelques courtes interruptions focalisant sur le passé ou sur d'autres personnages, le reste du film m'a lassé à mourir.
Plutôt que de rajouter une heure pour remettre les choses dans leur contexte, j'aurais proposé de convertir 30 minutes d'étalage de la boucherie de chez Carrefour en 30 minutes de choses originales (ou au moins différentes). L'écoeurment et l'émotion seraient toujours présents en suffisance ; le message passerait aussi bien ; je n'aurais pas eu l'impression que Gibson n'est pas foutu de pondre un scénario qui apporte du neuf dans un contexte connu (ce qui est, par opposition, le cas de "La Dernière Tentation du Christ").
En gros, c'est comme un documentaire sur la pêche: ca peut m'intriguer 10 minutes, mais au bout d'une heure, je trouve ça assez Barabant (ouah le jeu de mots pourri).
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Messages : 33
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> La Passion du Christ (mon avis) -
le 9 avril 2004 à 14:53:41
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Bonjour. Je poste ici mon avis sur le film La Passion du Christ, que je suis allé voir hier soir à Berlin, dans la salle de cinéma Le Prom (ca ne s'invente pas !), en version allemande (le titre germanophone est tout simplement "die Passion Christi"). Evidemment, ja savais à quoi m'attendre en allant voir ce film, n'ayant pas échappé à la polémique (dont je donnerais mon avis également plus tard dans ce post) : une adaptation linéaire et volontairement partiale - et assummée comme telle - des dernières heures de la vie du Christ. Et je dois avouer qu'à la sortie de ce film, je ne pouvais cacher ma colère contre ceux qui avaient démoli l'ambition artistique et louable de Mel Gibson, quitte à biaiser les faits. Mon avis s'articule autour de plusieurs points : Un film sur le Christ ? Oui et Non ! : à chaque fois que l'on parle de celui qui est certainement le personnage le plus connu de l'humanité, tant son message trouvera des répercussions énormes dans l'histoire, et ce en seulement 2000 ans (ce qui est une échelle de temps très courte pour les sociétés humaines, mais on a trop tendance à l'oublier dans une époque qui se précipite encore et toujours pour oublier sa vacuité). Le film retrace donc les dernières heures d'un personnage nommé Jésus (dont l'existence historique est presque certifiée), Juif de confession (et mort Juif : il n'a jamais eu l'intention de fonder une Eglise dissidente) et propagateur d'un message d'amour qui se voulait universel. Or, il eût été sans doute plus judicieux de mettre sa crucifixion en perspective avec son existence : j'aurais voulu que l'on voie le Jésus enfant et adolescent, pacifique et aimant, sa révélation, son amour pour la vie - il était volontiers déconneur, ses colères et ses passions - comme contre les marchands du Temple. On aurait pu ainsi s'apercevoir que ce personnage avant tout humain ne méritait pas - si tant est que quelqu'un puisse le mériter - sa fin abominable : Via Dolorosa suivie de la crucifixion. Mais le parti pris de Gibson, et assumé comme tel, est de considérer que chacun peut avoir son avis a priori sur le personnage mais que ce qui compte, c'est que l'on a torturé un homme clamant l'amour de ses proches et de son prochain. L'identité de Jésus-Christ ne serait presque qu'un prétexte : si on m'avait compté l'histoire personnelle d'un autre de ces multiples prédicateurs qui fourmillaient dans cette partie du monde à cette époque (comme l'énigmatique Maître de Justice de la société secrète de Qumrân), tous horriblement persécutés par les religieux de l'époque, j'aurais été tout aussi bouleversé. Un film réaliste ? Hum, hum... : dès que l'on touche aux Saintes Ecritures, les initiés ou les savants prennent soin à faire preuve de détachement et d'analyse objective. De multiples détails faux dans l'imagerie populaire se retrouvent portés à l'écran par Gibson : la Via Dolorosa consistait seulement à porter la traverse de la croix jusqu'au Golgotha et non la croix entière, les condamnés étaient cloués aux poignets et non à la paume des mains (dont les os n'auraient pu supporter le poids du corps du supplicié), etc... Là encore, le parti pris est évident et assumé : il faut aller voir ce film avec l'idée claire de ne pas assister à une retranscription fidèle d'un fait historique mais bien plutôt à l'emploi d'un fait historique à des fins métaphoriques et allégoriques. L'occasion pour moi de pousser un violent coup de gueule contre ceux qui jugent sans savoir : combien de gens se prétendant juifs ont lu la Torah et l'ont comprise ? Idem pour les Chrétiens avec les Ancien et Nouveau Testaments et les Musulmans et le Coran ? Je le dis d'autant plus facilement pour avoir lu la Bible, le Nouveau testament et le Coran, pour les avoir confrontés et analysés, et que j'ai baigné à différents âges de ma vie dans les différents préceptes des trois grandes religions monothéistes. C'est d'autant plus dommageable que l'on parle pour elles de religions du Livre. M'enfin bon, on n' en est plus à un désaveu près sur notre planète, non ? Un film antisémite ? Non mais ca va pas la tête ! : Les tortionnaires sont juifs, les religieux sont juifs, oui et alors ? Est-ce de la faute de Gibson si le Christ a été condamné par ses pairs ? Que les Juifs qui crient à l'antisémitisme (et surtout ceux qui ne savent faire que cela) réfléchissent là-dessus : les violeurs sont des hommes, certes, mais va-t-on alors condamner tous les hommes en tant que violeurs potentiels ? Ou encore, parce que tu es un Allemand, tu es forcément un nazi en puissance ? La réponse est non et elle s'applique également ici : ce n'est pas parce que l'on présente sous un jour défavorable certains Juifs que cela doit nécessairement signifier que quiconque, à partir du moment où il est de confession juive, est mauvais comme la peste. Au contraire, il s'agit bien plutôt de stigmatiser (ouah le jeu de mots qui tue ) ceux qui ont craint pour leur influence et leur pouvoir (les gouverneurs romains, les religieux) et ont instrumentalisé la foi pour accomplir un acte d'exaction pure contre un pacifiste : ca n'est pas le message de la Tanakh, emplie d'amour et d'espérance pour les Hébreux. Si quelqu'un vient clamer une différence de culte, grand bien lui fasse : que chacun travaille d'abord à son salut avant de s'occuper de celui des autres, et ce d'autant plus que la foi est la notion qui relève sans doute le plus de la sphère intime. Une telle attitude, celle prescrite dans tous les livres saints, éviterait ainsi d'assister aux "concours de quéquette la plus longue" que sont malheureusement devenus les débats sur la place du spirituel et de Dieu. Un autre coup de gueule envers ceux qui prônent une communautarisation de la pensée : en gros, "si tu n'es pas juif, tu n'as pas à parler des juifs"...consternant et affligeant ! D'autant plus qu'elle semble gagner du terrain dans un pays aussi peu apaisé et apaisant que la France. Voilà en vrac quelques-unes des réflexions que m'a inspirées ce film. Il y aurait tant de choses à dire encore sur par exemple l'embarras des Evangelistes américains, lecteurs rigoureux des ecritures mais prêts à la collusion avec les rabbins les plus extremistes pour faire sauter la mosquée d'El Aqsa, leur détermination à raser par tous les moyens Babylone (ajourd'hui Bagdad) et leur infleuence grandissante auprès des décideurs politiques, etc... Bref, ce film est polémique et c'est son principal atout et bienfait . Car la polémique est bonne, le débat est juste ; telles sont les règles de base de la vie en commun ! Je signale que les propos tenus ci-dessus n'engagent que moi, Cyna étant juste la tribune permettant de m'exprimer à ce sujet. Je vous invite donc à me contacter personnellement pour toute question se référant à ces lignes ; le "gentil mopnsieur Prométhée" se fera un plaisir de vous répondre Cordialement "Dieu est mort" - Nietzsche "Oui...et ce sont les religions qui l'ont tué" - Prométhée
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