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Nous sommes en l'an 2221. Le voyage intergalactique n'a plus gardé de son côté onirique qu'un semblant de nostalgie qui transparaît dans la forme qu'ont pris les transports en commun spatiaux de notre futur : des trains à vapeur dignes du début de notre siècle...
Le plus connu d'entre eux est sans doute le Galaxy Express 999. Il vous emmène au coeur de la galaxie d'Andromède, sur la planète où règne la Reine Promésium, fondatrice de l'empire kikai (mécanique), qui s'étend désormais à travers l'univers entier. C'est elle qui a trouvé le moyen de donner la vie éternelle aux êtres humains, en échangeant leurs corps contre un équivalent entièrement électronique. Quiconque vient sur la planète Dai-Andromeda se voit offrir un corps mécanique gratuitement en échange du sien... C'est ce qui va pousser le jeune Tetsurô Hoshino (Teddy) à faire le voyage à bord du Galaxy Express 999, alias Ginga Tetsudô Three Nine.
A l'origine de cette histoire, Leiji Matsumoto, auteur à la même époque du fameux Albator (Captain Harlock), personnage qui apparaîtra d'ailleurs dans les deux films de Galaxy Express malgré un anachronisme flagrant, celui-ci vivant au trentième siècle... Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, l'idée du train à vapeur voyageant dans l'immensité de l'espace n'est pas de lui, mais du célèbre romancier Kenji Miyazawa. Son roman Ginga tetsudô no yoru (la nuit du Galaxy Express) eut d'ailleurs droit lui aussi à une adaptation animée, mais pas avant 1985. Ce film d'animation, lui aussi primé, fut réalisé par Gisaburô Sugii (Théo ou la batte de la victoire, Street Fighter 2) et storyboardé par Kôichi Mashimo (The weathering continent). Mis en musique par Haruomi Hosono, ex-membre de YMO, qui participa également au magnifique Genji monogatari (encore un film d'auteur là aussi !), le film marquera surtout parce que ses personnages ont pris la forme de chats, sous l'impulsion d'une idée d'Hiroshi Masumura. Quant aux fans de Leiji Matsumoto, ils seront surpris de constater que le train est en tous points le même que dans GE999 ! Le concept de Galaxy Express ne réside de toute façon pas dans cette simple reprise. En effet, à chacune de ses étapes, le train galactique nous donne l'occasion de découvrir une nouvelle planète, et surtout... une nouvelle illustration du drame de la mécanisation. En effet, contrairement à ce que s'imagine Tetsurô, c'est pas tous les jours facile d'avoir un corps qui n'est pas le sien. A chaque fois c'est la même chose : Matsumoto décortique devant nos yeux une nouvelle raison de vouloir devenir immortel, ou simplement quitter son corps humain, puis la démolit par des arguments précis et concrets. Tout au long de son voyage, Tetsurô rencontrera ainsi des gens épris du désir de lui voler son corps humain, des vieillards partis en guerre contre les êtres mécaniques, des parents pleurant le sort de leur enfant qui a tout perdu après avoir tout fait pour s'électroniser, des jeunes qui se retrouvent parqués dans des planètes-mouroir parce qu'ils n'ont plus le sou pour s'en enfuir, et des dizaines d'autres personnes brisées par leur vie mécanique... A chaque fois, un seul constat : l'immortalité n'apporte rien, il faut vivre sa vie pleinement et accepter sa mort le jour venu. C'est parce qu'elle est courte que la vie est belle. On rejoint ici l'idée finale de Blade Runner... En visitant à chaque nouvelle planète un monde différent, tombé dans la décadence souvent à cause de l'abus d'immortalité et d'une déshumanisation progressive, on a l'impression d'assister à la naissance d'un Sliders avant son heure... La série américaine, tout fabuleuse qu'elle soit, n'a vraiment rien inventé ! Le manga de Matsumoto a remporté un grand succès dès le début de sa publication, si bien qu'il sera très vite adapté à la télévision. Le premier épisode est diffusé le 14 septembre 1978 et la série, produite par la Tôei et réalisée par Nobutaka Nishizawa (Slam Dunk, Fly, Les cygnes sauvages), se révèle assez fidèle au manga. Elle se permet toutefois d'ajouter de nombreux épisodes de remplissage dont certains sont de qualité (l'ère de DBZ était encore loin !), et d'édulcorer quelque peu les scènes coquines du manga, Maetel semblant prendre un malin plaisir à se déshabiller pour la moindre raison quelconque. De plus, dans les histoires originales, Matsumoto se complait à terminer une grande partie de ses épisodes en queue de poisson, histoire de renforcer l'effet de choc. Les adaptateurs auront l'idée plutôt bienvenue d'adoucir ces moments parfois vraiment très tristes. Nous n'avons pas vu plus de 37 épisodes de la série en France. Il faut dire que sa réalisation accuse le coup des années... Elle n'est guère supérieure à celle de Goldorak. Quelle déception de n'avoir jamais pu apprendre le secret de Maetel ! Quelle tristesse de n'avoir pu découvrir toutes les magnifiques histoires de Leiji Matsumoto ou entendre toutes les musiques du très inspiré Nozomu Aoki, compositeur de Ken le survivant... "Mais c'est notre lot à tous ! " 4 août 1979. Moins d'un an après ses débuts au Japon, la série se voit adjoindre un film d'animation qui fera grand bruit. Réalisé par RinTarô (Albator, Kamui), il est acclamé par la critique et le public et reste aujourd'hui une référence pour les fans de SF. C'est ici que nous sera révélé en exclusivité le secret de Maetel : c'est la fille de Promésium ! Le film est à lui seul un résumé complet du manga, et sa fin partage de nombreux points communs avec celle de la série TV, diffusée un an et demi plus tard. Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer d'urgence la version française, puisque ce même film est passé au cinéma dans le cadre du cycle Cinémanga, en version sous-titrée. Malgré un design un peu archaïque et une animation qui déçoit un peu pour un film d'animation, Galaxy Express n'a rien perdu de son charme et de sa grandeur... D'ailleurs les spectateurs ne s'y sont pas trompés. Depuis l'écriture de cet article, Leiji Matsumoto a reprit son manga (1996) et un troisième film a été produit (1997). Pour un article plus récent sur le sujet, consultez celui d'Arion (Galaxy Express de ma jeunesse).
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