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Le 17 mai 2003
Publication d'origine : 1995
Ecrit par Nao/Gilles

Galaxy Express 999

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Retour au Japon. Pendant ce temps, la série TV suit son petit bonhomme de chemin. Après le succès du film, on comprit qu'on pouvait prendre quelques risques avec elle. Ainsi, trois histoires eurent tellement de succès qu'elle eurent droit à un traitement de faveur rarissimes. On les transforma en téléfilms en y ajoutant des scènes supplémentaires ou en reprenant tout à zéro. Les épisodes starifiés furent Le guerrier de pierre (épisodes 12 et 13, transformés en un téléfilm de 92mn), Le vaisseau pirate Queen Emeraldas (l'épisode 22, qui mettait en scène une célèbre amie de Maetel, Emeraldas, et qui deviendra un spécial de 40mn), et enfin la très émouvante histoire d'Artémis dans l'épisode 51, qui reste inédit en France, et qui a eu droit à une version longue d'une heure et demi. Aujourd'hui, il devient possible de se procurer facilement ces trois films puisqu'ils ont été édités en laser-disc en automne 1996 pour à peine cinq mille yens.

Il y a un temps pour tout, et celui de Galaxy Express se termine en 1981, avec tout d'abord une conclusion magnifique à la série télévisée, la préférée de votre serviteur. Dans l'épisode 112, Tetsurô arrive enfin sur la planète de ses rêves, appelée ici Planète Promésium. Là-bas, on lui donne une journée pour choisir s'il veut rester humain ou changer de corps. On le confie à Mirai, une jeune femme qui est censé l'aider à choisir son destin (ou plutôt l'influencer !), et on lui montre une sorte de "vitrine commerciale", vantant le bonheur évident des êtres mécaniques. Mais manque de chance, l'un d'eux craque et se suicide en face de lui. Il lui fait comprendre que tout cela n'était qu'un stratagème pour le convaincre de devenir comme eux... Le seul désir de Promésium est d'étendre son empire à l'univers entier, et sa meilleure arme est la volonté. La volonté de jeunes gens courageux comme Tetsurô qui ont été dénichés par sa fille Maetel et amenés sur sa planète pour en faire des soldats prêts à tout pour convaincre à leur tour les habitants des planètes réticentes à entrer dans l'empire kikai, dûssent-ils lever les armes pour ce faire...

Horrifié par l'idée que Maetel ait pu lui mentir pendant tout ce temps, Tetsurô ne peut que se rebeller... Dans le tout dernier épisode, Maetel finira par choisir de se joindre définitivement à son jeune ami pour détruire cet empire dominé par une mère autrefois bonne et généreuse mais qui a bien changé depuis qu'elle a découvert le pouvoir... Maetel sera aidée par son pendentif, qui contenait en fait l'âme du Dr. Ban, son père, lui aussi rebellé contre son ancienne épouse. L'ayant récupéré grâce au sacrifice de Mirai, elle pourra le lancer en plein coeur de la planète Promésium pour que son père se charge de la détruire peu après l'évasion de nos amis. Bouleversée par la mort de sa mère, qu'elle aimait toujours malgré son revirement, Maetel se précipitera pour la première fois dans les bras de... Tetsurô. Avant de repartir peu après pour un nouveau voyage vers l'infini en compagnie d'un autre petit garçon, non sans lui avoir fait comprendre à travers une lettre à quel point elle a aimé l'enfant et le chérira toujours... Mais le destin de Maetel passe avant tout.

Puis vint le second film... Plus mûr, plus éblouissant encore, il est également mieux animé, mieux dessiné et plus émouvant que le premier. La bande son n'est plus signée Nozomu Aoki mais Osamu Shôji, talentueux compositeur des films de Cobra et de La cité interdite. En dehors d'Aoki, l'équipe de réalisation est restée la même. Ce film, sorti le 1er août 1981 est la suite directe du premier, à la fin duquel Tetsurô retournait sur Terre. Cette fois-ci, il a bien grandi et il se bat aux côtés d'autres humains contre les êtres mécaniques. Mais un message de Maetel l'invite à monter à nouveau à bord du Galaxy Express. Elle le rejoindra en cours de route sur la planète Heavy Meldar (également très importante dans l'histoire d'Albator)... La Promésium qu'ils avaient vaincue sur la planète Maetel n'était en fait qu'un androïde guidé par l'âme de la mère de Maetel. Ils devront donc se rendre sur la véritable planète Dai-Andromeda, afin d'anéantir définitivement ses ambitions.

Dans ce pur chef-d'oeuvre, pourtant moins apprécié de la critique et du public, peut-être à cause de son hermétisme relatif, Tetsurô sera notamment confronté à son père Faust, qui a vendu son âme à l'empire kikai mais a gardé son honneur comme le constatera à la fin notre cher Capitaine Harlock. Le scénario exceptionnel de ce film bourré d'idées nous permet notamment de découvrir une nouvelle raison à la folie de la mère de Maetel, peut-être plus crédible qu'une simple envie d'étendre son empire. Notons pour l'anecdote qu'après avoir constaté dans un épisode de la série télé que le très attachant contrôleur du train n'avait pas de corps, on découvre enfin la raison de cette anomalie : ne sachant pas choisir entre les avantages de son corps humain et d'un corps mécanique, il a fini par craquer et choisir l'abstinence totale ! Un sacré petit bonhomme... Terminons sur une note positive : un troisième film est en projet, il devrait sortir selon des proches de Leiji Matsumoto pour le 9 septembre 1997, autrement dit Heisei an 9, mois 9, jour 9. Un jour idéal pour Galaxy Express 999... L'attente sera difficile !

Enfin, le manga de Ginga Tetsudô se terminera en octobre 1981. Une fin malheureusement très décevante pour ce travail de très longue haleine de Leiji Matsumoto. Dégoûté par l'idée de devenir un homme mécanique, Tetsurô finit par refuser de se choisir un nouveau corps. Mais il n'a plus le choix et c'est Promésium qui va choisir son nouveau corps à sa place. Il deviendra un écrou sur le creuset géant qui, tout comme dans le second film, permet de transformer l'esprit des gens venus chercher un corps mécanique en énergie pure... Mais un coup de rayon laser bien placé permettra de détruire cette machine monstrueuse et de mettre un terme définitif aux ambitions de Promésium et de son empire démoniaque. Avant de se séparer de son protégé, Maetel lui proposera de lui montrer ce qu'était son vrai corps, ce qu'il refusera. Oui, Tetsurô a bien muri : pour lui, la pureté de son âme est désormais plus importante que l'apparence corporelle... Qu'elle soit de chair et de sang, ou un simple assemblage d'électronique.

Galaxy Express est plus qu'une leçon d'humanité. C'est avant tout une leçon d'amour. Amour envers les êtres humains, fragiles et mortels. Mais aussi et surtout amour maternel. Le nom Maetel a beau être tiré du nom de l'écrivain français Maurice Maeterlinck, on n'en pensera pas moins qu'il rappelle étrangement le mot latin maeter qui signifie mère... Une Maetel qui se comporte exactement comme telle, et apporte énormément à notre Tetsurô. D'ailleurs, elle est doublée par la spécialiste des rôles maternels, Masako Ikeda. Voyez à ce sujet Miyu, Devilman, Harmagedon, Silent Möbius, Kamui, Neko Neko Fantasia ou encore Terra e !! Son rôle, comme elle le dit si bien, est d'accompagner les êtres dans leur enfance, et de rester éternellement dans leurs souvenirs...

Pourtant, elle reviendra dans la vie de Tetsurô... En effet, quelques années après sa séparation, elle partira à sa recherche sur la planète Terre, pour l'emmener à nouveau dans un voyage vers l'énigmatique Eternal... Dans quel but ? Maetel n'en a toujours pas dit mot... Créée avant tout comme un remake à la série qui fit une grande partie du succès de Leiji Matsumoto, cette suite à Galaxy Express, qui porte d'ailleurs simplement le même nom, nous présente un Tetsurô qui n'a pas bougé d'un poil malgré les années. Mais on pourra en dire autant de l'envie de Matsumoto de nous faire partager son amour des hommes et de l'innocence de l'enfance...

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Depuis l'écriture de cet article, Leiji Matsumoto a reprit son manga (1996) et un troisième film a été produit (1997). Pour un article plus récent sur le sujet, consultez celui d'Arion (Galaxy Express de ma jeunesse).

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