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Space pirate Captain Harlock est la fameuse série qui est restée dans la mémoire de tous sous le nom d'Albator. Tout le monde se souvient encore avec plaisir de la mélodie du générique de début et se complait à repenser à Stellie jouant de son célèbre ocarina. Pour quelqu'un qui n'a pas revu Albator depuis sa première diffusion en France (en 1980), visionner un épisode aujourd'hui peut surprendre.
En effet, quand on est enfant on ne fait pas attention à la qualité de l'animation ou des dessins. Mais en 1994, on remarque très vite les nombreux défauts de la série sur ce plan. Certains personnages sont insupportables (je pense notamment à Yattaran), d'autres, même les héros, sont déformés suivant les angles de vue, et le nombre d'images par seconde est parfois plus faible que la moyenne d'un épisode de Goldorak. Mais je l'ai toujours dit, l'important dans une oeuvre, ce n'est pas le montant du budget, c'est la capacité des auteurs à retranscrire les émotions qu'ils veulent faire passer. Que ce soient des larmes, un sourire ou toutes les sensations liées au plaisir que l'on retire d'une séance de cinéma ou de télé. Dans Captain Harlock, il faut quand même admettre que certains passages sont mémorables et qu'on passe d'excellents moments devant son petit écran, même si le rythme est un peu lent. Si vous n'aimez pas ce style, c'est à Rintarô qu'il faut vous plaindre. Réalisation: Rintarô Juste avant, il avait réalisé les premiers épisodes (dont le meilleur) de la très bonne série Arrow Emblem Grand Prix no taka, diffusée en France sous le nom de Grand Prix. Il a laissé la suite à Nobutaka Nishizawa, un autre bon réalisateur (bien qu'on sente très vite la baisse de qualité de Grand Prix après le départ de Rintarô), qui travaille actuellement sur Slam Dunk. Rintarô a un style très particulier qu'on retrouve surtout dans ses grands films de cinéma, Genma taisen, Galaxy express ou Kamui no ken. Si vous les avez vus, vous aurez vite fait de remarquer que leur rythme de narration est très lent ; l'auteur prend son temps, ajoute des plans considérés comme soporifiques par les uns, et comme géniaux par les autres - pour ma part je fais partie des "autres". En tous cas on peut dire qu'il a une vision très surréaliste du monde, et il tente de nous la faire partager à travers ses nombreux chefs d'oeuvre. Rintarô est signe de qualité dans une production, on le retrouve d'ailleurs dans le staff de Gunnm ; pourtant, une de ses dernières productions, l'adaptation du jeu vidéo Final Fantasy, est un flop commercial relatif. Gageons que son moral ne sera pas entamé, il garde toute la confiance de son public. Dommage toutefois que la Kadokawa ou la Tôei ne lui proposent plus de ces films de deux heures à gros budget qui ont fait ses grand moments. Pour en revenir à l'animation, vous savez que la série accuse déjà son âge, 1978 c'est déjà ancien, mais pourtant d'autres oeuvres de la même époque s'en tirent très bien. Bon, d'accord, je voulais citer Mirai shônen Conan, mais vous avez raison, c'est un Miyazaki et c'est produit par la NHK (ils sont bourrés de fric), donc c'est un cran au dessus, mais sans les honneurs. A la même époque, une autre oeuvre de Matsumoto: Galaxy Express, réalisée par Nobutaka Nishizawa. Tiens, J'ai déjà parlé de lui il y a cinq minutes. Mais là ça se passe en septembre 78, Nishi-kun venait tout juste de terminer Arrow Emblem, et je trouve l'animation de GE999 un peu plus réussie. Bon, on ne va quand même pas en faire un plat, je m'arrêterai là. En tous cas, pour les dessins, Harlock est une petite déception puisque son dessinateur n'est autre que... Character designer: Kazuo Komatsubara Il est surtout connu en France pour avoir signé le design graphique des deux premiers tiers des épisodes de Goldorak. On l'a aussi vu, bizarrement, en tant que character designer sur le plus beau des Miyazaki (ouaip!), Nausicaä, qui n'a pas grand chose à voir avec son style habituel. Musique: Seiji Yokoyama On ne le présente plus, mais si vous n'avez pas lu le dossier Saint Seiya dans Namida 4, je vous conseille vivement d'aller vous y reporter...L'aspect musical de Harlock ressemble un peu à celui des séries de la même époque, surtout sur le plan des instruments utilisés ; toutefois, Yokoyama ne tombe pas dans le sempiternel style Shunsuke Kikuchi qui faisait rage alors. Beaucoup de musiques au violon, l'ensemble est très agréable, mais il est dommage que certaines bgm soient un peu baclées. Les excellents génériques sont composés par Masaaki Hirao (Galaxy Express) et arrangés par Seiji. On se souviendra surtout de l'opening, qui commence par l'inoubliable Uchû no umi wa, ore no umi..., repris (comme précisé dans Namida 2) dans le trailer pour l'épisode 3 de Gunbuster, ouf. La version française Elle a bénéficié d'un doublage de bonne qualité, où l'on retrouve l'excellent Richard Darbois dans le rôle d'Albator, le nouveau nom d'Harlock. Les Mazones sont devenues les Silvydres (la logique voudrait qu'on écrive Sylvidres!), Tadashi devient Ramis et Yattaran devient Alfred. Les éventuels textes japonais ajoutés en sur-impression pour nommer des planètes ou autres ne sont pas prétexte à une censure abusive. Enfin, les génériques sont d'excellente qualité, la chanson est entraînante et les images originales sont conservées -une habitude de IDDH qui a fait la même chose sur Cobra, Cat's eye ou SSX. Mais sinon, vous le savez, les musiques elles-mêmes ont été remplacées par des compositions françaises, en l'occasion d'Eric Charden (qui chante aussi le générique) et Didier Barbelivien, très jolies en général mais quand même assez loin, côté qualité, des bgm originelles de Yokoyama. Dernière remarque: les deux derniers épisodes de la série n'ont jamais été diffusés en France, contrairement à un pays comme l'Italie. L'histoire en bref Le capitaine Harlock se révolte contre le laxisme des humains qui se laissent aller à la paresse depuis que les machines font tout à leur place ou presque. La Terre va être confrontée à un nouvel envahisseur: les Mazones, des femmes végétales qui veulent s'introduire sur la planète sans se faire remarquer pour surprendre d'autant mieux les humains. Harlock fera tout pour les empêcher de réduire en esclavage la planète qu'il aime tant. Il sera aussi opposé à Vilack, un militaire qui prend Harlock pour un vrai hors-la-loi mais finira par se mettre de son côté quand il se rendra compte qu'il avait raison sur les Mazones. Enfin, Harlock cherche à protéger la petite Mayu, la fille de son meilleur ami qui avait sacrifié sa vie pour lui. Il l'aime comme sa propre fille et vient la voir chaque année à l'orphelinat pour son anniversaire. Comme elle peut être un otage parfait pour les ennemis du capitaine, celui-ci finira par l'emmener avec lui dans l'espace. A la fin de la série, tout se terminera bien, avec notamment la mort de la reine des Mazones, Lafressia. Chose qu'on ne voit d'ailleurs pas dans le manga, qui se termine un peu en queue de poisson... L'illustration d'Harlock figurant sur cet article est une réalisation officielle par Golgoth71, un infographiste français très doué, également à l'origine de très beaux dessins (eux aussi homologués par les auteurs) de UFO Robo Grendizer et Ulysse31. Pour en savoir plus, cliquez ici.
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