Le géant Takao Koyama est sans conteste l'un des scénaristes les plus influents du Japon en matière d'anime. Series Kôsei sur Saint Seiya (soit principal responsable de la structure scénaristique), il accrocha bien d'autres grandes séries à son tableau de chasse tout au long de ses 30 ans de carrière. Retour sur la carrière d'un auteur attachant et passionné.
Les années Tatsunoko
Le tout premier travail de scénariste de Takao Koyama en matière d'anime
sera
Inakappe Taishô (Général Inakappe) en 1970, une sympathique série de la Tatsunoko déclinée en 104 épisodes diffusés sur Fuji TV et tirés de l'oeuvre de Noporu Kawasaki, auteur célèbre de
Kyojin no Hoshi [
1]. Cette anime humoristique, célébré par le jeune public japonais jusqu'en 1972, aura inspiré bon nombre de produits dérivés, comme des jeux video (dont un jeu Playstation) et une borne de Pachinko. Toujours chez Tatsunoko, de 72 à 73, Koyama travaille sur le scénario d'un nouveau produit destiné à Fuji TV,
Kaiketsu Tamagon (Tamagon le conseiller). La série, longue de 195 épisodes, est réalisée par le grand
Hiroshi Sasagawa, lequel réalisait déjà Inakappe Taishô, et que Koyama suivra sur beaucoup de projets de la Tatsunoko au début de sa carrière. L'histoire, sympathique, met en scène Tamagon, monstre de son état, conseiller de ses concitoyens qui ne réclame que des oeufs en guise de paiement. En 73, toujours pour Tatsunoko et Fuji TV, Koyama oeuvre sur le scénario de quelques épisodes de
Kerokko Demetan, série imaginée par Junzô Toriumi [
2].
Souvenez-vous, les (très) tristes aventures d' une grenouille dépressive, en 39 épisodes, avec toujours Sasagawa aux commandes de l'équipe des réalisateurs. Notons aussi, dans l'équipe des character-designer, aux côtés de Tatsuo Yoshida [
3] le nom du grand Yoshitaka Amano (
Amon Saga). Mitsuko Horie, chanteuse (Lullaby, Shine On, Friends in the sky,...) et comédienne de doublage (Hilda) sur Saint Seiya, a chanté quelques chansons pour ce très bel animé.
La même année, il participe aux 35 épisodes de
Ginzôningen Casshern (Le cyborg Casshern), l'histoire d'un homme qui sacrifie sa vie et revit en tant que héro immortel chassant les démons maléfiques. Hiroshi Sasagawa est toujours aux commandes de la réalisation . Pour l'anecdote, une nouvelle série a été réalisée en 93, simplement intitulée Casshern, et dont Hironobu Kageyama et le groupe Broadway, biens connus des fans de Saint Seiya (Soldier Dream), ont chantés le générique de début ! On peut également y entendre Mitsuko Horie. Enfin, un film live fut finalement tiré de cet anime
culte. En 74, Koyama joue les guest stars et écrit un épisode (le 94) de la série culte
Kagaku ninjatai Gatchaman (La bataille des planètes), entamée depuis 72 par la Tatsunoko. On le retrouve aussi sur les deux séries de
Konchû monogatari minashigo Hutchy (Histoires d'insectes - Hutchy l'orphelin), alias "Hacou l'abeille", imaginées par Tatsuo Yoshida. Rappelons que Seiji Yokoyama en a composé les BGM et que le design est signé Ippei Kuri [
4]. On le retrouve plus tard dans l'équipe des scénaristes d'une nouvelle adaptation d'une oeuvre de Nopporu Kawasaki, avec les 104 épisodes de
Tentô -mushi no uta (74 à 76), avec toujours l'inusable Hiroshi Sasagawa au poste de directeur technique. Il termine l'année et entame 1975 dans la team des scénaristes de
Urikupen kyûjô-tai (Unité de sauvetage Urikupen), une série humoristique de 156 épisodes pour Fuji TV dont le scénariste en chef est Jinzô Toriumi et le directeur technique
Hiroshi Sasagawa, les grands noms de Tatsunoko qui reviennent souvent dans ce début d'article comme vous avez pu le remarquer. Question musiques, citons quand même la présence du grand Shunsuke Kikuchi (
UFO Robo Grendizer,
Dragon Ball, etc). Notre scénariste émérite poursuit l'année 75 avec ce qui constitue peut-être son oeuvre fétiche :
Time Bokan, issue du cerveau fertile de Tatsuo Yoshida, toujours pour Tatsunoko, avec une première série de 6 épisodes, qui en appelera beaucoup d'autres, autant de classiques du genre au Japon. Hiroshi Sasagawa était également de la partie dans cette grande saga du paysage animé nippon. Koyama trouve aussi le temps d'écrire pour
Andes shônen Pepero no bôken (Les aventures de Pepero, le garçon des Andes, 75-76, 26 épisodes ) de Wako Production et diffusé sur TV Asahi, dont le générique était chanté par Mistuko Horie.
En 76, il écrit pour
UFO senshi Dai-Apolon, une série de 26 épisodes surfant sur la vague des grands robots à la Go Nagai (
Grendizer,
Mazinger...), et pour l'épisode 4 de
Blocker gundan IV Machine Blaster (76-77, 38 épisodes), un autre anime de robots géants coproduit par Ashi Productions [
5] et Nippon Animation et réalisé par des membres en exilés de Tatsunoko. En 77, Koyama entamait l'écriture de
Gekisô Ruben Kaizer, une série anodine de 17 épisodes, mais il tomba rapidement malade et dû suivre un traitement médical durant deux ans.
De nouveaux horizons
En 1979, après avoir vaincu la maladie, Koyama fait son retour à l'écriture
avec une nouvelle saga de
Time Bokkan,
Time Bokan series zendaman (79-80, 52 épisodes), réalisée par Hiroshi Sasagawa et dessinée par Yoshitaka Amano entre autres. En plus de la série, des OAV éponymes verront également le jour. Koyama écrit parallèlement pour
Kujira no Josephina (Joséphine la Baleine), un anime de 23 épisodes produit par Ashi Productions. On le retrouve dès 80 sur
Mori no yôki na kobito-tachi Belfy to Lilliput, les aventures en 26 épisodes de deux nains dans une forêt enchantée, puis
Time Bokan series Time patrol-tai Otasukeman ( 80-81, 53 épisodes), et le film
Time Bokan series zendaman Pyramid no nazo no hako da yo ! Zendaman. Et ce n'est pas fini, avec en 81 ses participations à
Time Bokan series yatodetaman (81-82, 52 épisodes) et le film
Time Bokan series patroll-tai Otasukeman attacker no kekkon hirôen !?. La même année, il signe le court métrage éducatif
Wanwan Kaji dawan, axé sur les dangers liés au feu, la série comico-erotico-sportive
Dash kappei (81-82, 65 épisodes), tiré du manga de Noboru Rokuda et surtout
Urusei Yatsura, plus connu chez nous sous le nom de "Lamu" (81-86, 218 épisodes). Les
projets affluent et les saisons deviennent peu à peu plus chargées. Ainsi, en 82, Koyama travaille sur la série
Time Bokan series kakuten Ipashiman (82-83, 58 épisodes), énième opus de la saga,
Tezuka Osamu no Don Dracula, une petite série de 4 épisodes tirés de l'oeuvre du très grand Tezuka, la saga familiale
Tokimeki Tonight (82-83, 34 épisodes), tiré d'un manga d'Ikeno Koi publié de 82 à 95 dans le magazine shôjo
Ribon et
Fuku-chan (82-84, 71 épisodes), inspiré du manga éponyme à succès de Ryûichi Yokoyama publié de 56 à 71 dans le journal
Mainichi Shinbun.