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Le 21 octobre 2003 à 15h00
Ecrit par Arion et Nao/Gilles

Shigeyasu Yamauchi

Maître de la poésie visuelle

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Né le 10 avril 1953 à Hakodate (Hokkaidô), Shigeyasu Yamauchi fait son entrée dans le monde de l'animation chez Ashi Production (aujourd'hui Production Reed), le studio d'animation à l'origine de Gigi et né en 1975. Il y fera ses premières armes avant d'être remarqué par les pontes de Tôei Animation, où il finit par signer. Même si sa carrière ne se limite pas à cette société (il participe ponctuellement à des productions concurrentes), tous ses travaux de longue haleine y seront réalisés.


L'ère Tôei

Son premier travail à la Tôei sera Arrow Emblem Grand Prix no taka (44 épisodes, 77-78), la célèbre série "Grand Prix" que nous avons pu voir sur nos ondes.
Le maître interviewé par Seiya TV
Tout comme sur Galaxy Express 999 (113 épisodes, 78-81), il n'occupe encore que le poste de régisseur principal (seisaku shinkô), soit celui qui est chargé de surveiller et d'établir le plan de travail. Selon sa bio dans le livret du CD du Tenkai-hen, il aurait été "assistant à la mise en scène" des deux premiers épisodes. Il a également participé à une oeuvre bien connue en France, Captain Future (Capitaine Flam), dont il a signé le storyboard d'au moins deux épisodes, les 47 et 49.

Son véritable premier travail de réalisation à la Tôei sera pour la maison-mère et non sa filiale Tôei Animation, sur cinq séries annuelles de méchas réalisées pour certaines par Kozô Morishita (futur réalisateur de Saint Seiya). Il a ainsi réalisé voire storyboardé des épisodes deDaikengo (26 épisodes, 1978, une série co-produite par des anciens de la Tatsunoko), God Sigma (50 épisodes, 1980, Yamauchi était sur le 32) pour un seul épisode, Dairugger XV (Fifteen) (52 épisodes, 82-83, musiques de Seiji Yokoyama [1]), dont il dirige au moins 3 épisodes et un storyboard, puis il participe à 6 épisodes (peut-être plus) de Kôsoku denshin Albegus (45 épisodes, 83-84), et enfin à Video Senshi Laserion (45 épisodes, 84-85), toujours pour de la direction technique et des storyboards sur au moins 7 épisodes. Entretemps, il aura également signé storyboard et direction de l'animation sur au moins un épisode de Sasuraiger en décembre 83. La même année, il est assistant-réalisateur sur le magnifique long-métrage Uchû Senkan Yamato Kanketsu-hen (1983).

A.N.N. crédite Yamauchi comme directeur de l'animation sur Vas-y Julie ! en 1985, mais nous n'avons pas pu trouver de confirmation sur cette curiosité. Il continue en tout cas son apprentissage avec Morishita sur Compora Kid (26 épisodes, 85), sur laquelle il signe storyboard et mise en scène de l'épisode 17.


Yamauchi et Araki : un début de reconnaissance

1986 : Morishita emmène son jeune prodige dans ses bagages sur un projet qui s'annonce prometteur : Saint Seiya. La même année, il trouve le temps de réaliser le film pilote de Space Raiders et le story-board de l'épisode 6 de Maison Ikkoku ("Juliette je t'aime". 96 épisodes, 86-88).

1988 est l'année de la consécration puisqu'elle marque les débuts de Yamauchi en tant que réalisateur de long-métrage, avec le superbe second film de Saint Seiya : Kamigami no atsuki tatakai (alias "La guerre des dieux" ou "Asgard"), puis avec le troisième, peut-être son chef-d'oeuvre : Shinku no shônen densetsu (La Légende du jeune homme écarlate, alias "Les guerriers d'Abel"). Sur ce dernier film, Yamauchi démontre sa capacité à magnifier artistiquement l'univers poétique de Kurumada.

Inutile de dire que les propositions affluent durant l'après-Saint Seiya, et notre réalisateur boucle une année 89 particulièrement chargée : le film pilote de Robo Terminator, le story-board et la mise en scène de l'épisode 3 de la première saison de Ranma 1/2 (18 épisodes, 89), il entame aussi deux séries, Akuma-kun (42 épisodes, 89-90), sur laquelle a travaillé l'essentiel de l'équipe technique et du casting de Saint Seiya, et bien sûr Dragon Ball Z (291 épisodes, 89-96), sur lequel il prouve sa capacité d'adaptation à tous les genres et à tous les univers, en signant le storyboard de 33 épisodes -- et réalisant 32 de ces épisodes par la même occasion.

Durant l'ère DBZ, Yamauchi, bourreau de travail, oeuvrera en tant que réalisateur sur la série TV (87 épisodes, 90-92) et le premier long-métrage (91) de Magical Taluluto-kun, ce qui représente d'ailleurs son premier poste de réalisateur pour une série TV (et sa deuxième collaboration avec Seiji Yokoyama aux musiques). Il signe également la direction technique des épisodes 1, 7 et 13, et le storyboard de l'épisode 18. Abonné aux "dragons", après Dragon Ball c'est au tour de Dragon Quest dont il dessine le storyboard de l'épisode 8 de la première série TV (épisode mis en scène par Katsumi Minokuchi). Puis il quitte momentanément la Tôei pour travailler sur... l'OAV Dragon Fist (1991, 40mn) dont le character-design est signé de Shingo Araki et l'animation prise en charge par Michi Himeno. En ayant sans doute un peu marre des noms de série pas très originaux, on sent sa détresse se répercuter sur le titre de son OAV suivant, Inferius wakusei senshi gaiden Condition Green, une série également prise en main par Araki Production (91-92), et qui représente peut-être l'exemple le plus flagrant de la "touche Yamauchi", en étant très proche des films de Saint Seiya sur le plan de la liberté de réalisation, et parfois également très proche en matière d'expression de l'émotion (voir la fin de l'épisode 2, très symptomatique).

A partir de 1993, Yamauchi revient à la Tôei pour se concentrer presque exclusivement sur les très nombreux long-métrages de Dragon Ball Z : Moetsukiro !! Nessen.Ressen.Chôgeki-sen (film 8, "Broly", 93), Ginga Girigiri !! Butchigiri no sugoi yatsu (film 9, "Les mercenaires de l'espace", supervision de la réalisation, 93), Kiken na futari ! Super-Senshi wa nemurenai (film 10, "Le retour de Broly", 94), Super-Senshi gekiha !! Katsu no wa ore da (film 11, "Bio-Broly", supervision de la réalisation, 94), Fukkatsu no fusion !! Gokû to Vegeta (film 12, "Fusion", 95), et le dernier, Ryûken bakuhatsu !! Gokû ga yaraneba dare ga yaru (film 13, "Tapion", supervision de la réalisation, 95). Il réalise également le 4ème et dernier film de Dragon Ball, Saikyô e no michi (96). Il trouve aussi le moyen de caser dans cet emploi du temps surchargé l'OAV Crying Freeman Kanketsu-hen en 1994, suite et fin des OAV 4 et 5 qu'il avait déjà réalisés en 91 et 92.


De nouveaux alliés

Son retour à la télévision se fait en fanfare avec la série très populaire Hana yori dango (51 épisodes, 96-97). Respectivement au character-design et au scénario, Yoshihiko Umakoshi et Reiko Yoshida (la future scénariste du "Royaume des chats" du studio Ghibli), qui deviendront parmi ses plus fidèles collaborateurs dans la suite de sa carrière.

Il en profite pour faire ses adieux à Son Gokû en mettant en scène l'épisode 15 et en travaillant sur le storyboard de l'épisode 20 de Dragon Ball GT (64 épisodes, 96-97). 1997 est une année où Yamauchi semble jouer les guest-stars sur une série de projets : direction technique et storyboard de l'épisode 6 de Yume no Crayon Ôkuni (70 épisodes, 97-99), storyboards pour les épisodes 9 et 12 de l'OAV B't X NEO (97-98, 14 épisodes), storyboard de l'épisode 32 de Rekka no honoo (42 épisodes, 97-98, une infidélité à la Tôei puisque produite par le Studio Pierrot) et finalement son travail le plus imposant de l'année, Doctor Slump (97-99), les nouvelles aventures d'Arale et de son créateur. Il sera réalisateur de la série et également du film Doctor Slump Dr. Slump Arale no Bikkuri burn (99). En 98, Yamauchi "papillonne" encore sur deux séries Sunrise : Cowboy Bebop (26 épisodes, 98-99, storyboard de l'épisode 16 "Black Dog Serenade") et Brain Powerd (26 épisodes, 98) avec le storyboard de l'épisode 18. Puis retour en 1999 à la Tôei avec ONE PIECE : sur les 475 épisodes en date de fin 2010, il aura storyboardé et dirigé trois épisodes : les 6, 11 et... 167, quatre ans plus tard.

En 2000, Yamauchi se lance dans plusieurs projets d'envergure tels que les films de Digimon Adventures 02 : Hurricane jôriku !! et Chôzetsu shinka !! Ôgon no Digimental, pour le Tôei Anime Fair, et le film Street Fighter ZERO - The Animation (alias "Street Fighter Alpha"), écrit tout comme le film de Digimon par Reiko Yoshida.

Il signe surtout Sharp, la deuxième série TV de Oja-majo Do-re-mi (49 épisodes, 2000-2001), un succès populaire dont il est réalisateur après avoir été directeur technique sur les épisodes 39 et 49 de la première série (99-2000, 51 épisodes). Il y retrouve Naozumi Itô (futur directeur technique sur Saint Seiya Hades Jûnikyû-hen, qu'il avait déjà "couvé" sur Doctor Slump) et Takuya Igarashi, ex-assistant réalisateur sur Saint Seiya.

Hormis la série PROJECT ARMS (52 épisodes, 2001-2002), pour laquelle il s'occupe des storyboards des épisodes 4, 28, 34, 43 et 46, l'année 2001 de Yamauchi est accaparée par la "Do-re-mi Mania", avec le poste de réalisateur sur la troisième série des aventures de la petite sorcière, Motto ! Oja-majo Do-re-mi (50 épisodes, 2001-2002) et son long-métrage Kaeru-ishi no himitsu. En 2002, il n'est plus réalisateur sur la quatrième série de "Do-re-mi", Dokkan ! (51 épisodes, 2002-2003), mais reste présent à la direction technique. La même année, il élabore le stobyboard de l'épisode 3 et signe storyboard et direction technique de l'épisode 8 d'une mini-série paraît-il marquante, Kanon (13 épisodes, 2002), dirigée par son "disciple" Naozumi Itô.

Après avoir retrouvé les chevaliers d'Athéna pour les 13 OAV de Saint Seiya Hades Jûnikyû-hen (2003) avec la maestria qu'on lui connait, Yamauchi a embrayé sur la direction technique de l'épisode 8 d'Ashita no Nadja (2003, 50 épisodes). Evoquons également le film pilote de Ring ni Kakero (mai-juin 2003), qu'il a réalisé avec l'aide aux dessins de Shingo Araki, Michi Himeno, Jun-ichi Hayama, Eisaku Inoue, Michinori Chiba et d'autres animateurs de Hadès. Ce pilote était censé convaincre les majors de l'animation de transposer à l'écran le manga de boxe de Masami Kurumada.

Le sommet de la carrière de Yamauchi, en dehors du film d'Abel, sera aussi son probable chant du cygne sur Saint Seiya : le film du Tenkai, sorti en salles en février 2004, un bide retentissant qu'on pourra attribuer à une campagne marketing désastreuse, des choix discutables de la part du distributeur, et tout simplement le fait qu'avec une liberté totale, Yamauchi est tout simplement capable de réaliser des chefs-d'oeuvre d'ambiance qui mettront des années avant d'être pleinement "assimilés" par les fans japonais. Toujours est-il que Kurumada lui a mis sur le dos (ainsi qu'à la scénariste Michiko Yokote) toute la responsabilité du fiasco Tenkai, et qu'il ne veut plus travailler avec lui à l'avenir. Exit donc Yamauchi pour la série TV qui s'est mise en place peu après pour Ring ni kakero. Exit Yamauchi pour le Meikai, qui aura eu l'effet (hilarant) qu'on lui connaît malheureusement.

L'univers Kurumada épuisé, Yamauchi relativise et rebondit immédiatement sur la direction technique du splendide épisode 6 de l'OAV Ojamajo Do-re-mi Naisho, puis sur une autre production "high profile" de la Tôei : Xenosaga, une série TV de 13 épisodes adaptée du premier jeu vidéo PS2 de la saga (dont l'épisode "Xenogears" a laissé une trace mémorable sur PS1), sur laquelle il sera superviseur. La série manque d'audace et conclut (temporairement ?) la collaboration de Yamauchi avec la Tôei.


Adieu Tôei, bonjour le monde !

Il signe ensuite chez TMS pour réaliser une série TV de 52 épisodes. Kôchû ôja Mushiking Mori no tami no densetsu est inspiré d'un jeu d'arcade et de jeux de cartes Mushiking, tentative assez étrange de mixer Pokémon et les scarabées de la part de Sega. Le jeu faisant paraît-il fureur dans les cours de recré, la série est donc adressée aux petites têtes blondes (euh.... brunes) de l'archipel, mais Yamauchi en a pris son parti et a merveilleusement su exploiter une nouvelle forme de liberté retrouvée -- à condition, visiblement, d'insérer dans chaque épisode un de ces stupides combats "obligatoires" entre scarabées. Le scénario d'ensemble est signé de Reiko Yoshida, sa fidèle collaboratrice. La série a pris fin en mars 2006. À défaut de faire parler d'elle, elle a définitivement marqué les esprits des fans de Yamauchi qui la considèrent comme un de ses meilleurs travaux, notamment pour les épisodes qu'il a directement réalisés : 1, 3, 21, 23 et 52... (Il en peut-être réalisé d'autres dans les 10 derniers mais nous n'avons pas de liste complète du staff à disposition.)

En 2006, ses seules apparitions à notre connaissance dans le domaine de l'animation sont sur la série TV Blood+ chez IG Production, plus précisément la mise en scène et le storyboard des épisodes 40 et 49, les deux fois en compagnie d'Eisaku Inoue à l'animation.

Enfin, en 2007, il a géré la directeur technique et le storyboard de l'épisode 11 de Koi-suru tenshi Angélique (saison 2), chez Satelight. Puis il a retrouvé la TMS pour l'épisode 33 de Shijô saikyô no deshi Ken-ichi, là aussi pour y tenir ses postes habituels. Mais surtout, et toujours chez TMS, il en profite pour réaliser une partie du storyboard du troisième film de Hokuto no ken, Gekitô no shô. High profile, le retour !


Madhouse, renouveau de la liberté d'expression ?

Le 27 mars 2008, l'information tombe sur les téléscripteurs : Shigeyasu Yamauchi prend de nouveau les commandes de réalisateur sur une série TV qui sera diffusée à l'automne prochain. Son nom ? Casshern Sins. Le fait qu'il reprenne en main une licence juteuse n'est pas sans rassurer ses admirateurs quant à la confiance que les producteurs peuvent lui porter. Après tout, il a déjà porté sur ses épaules, à lui seul, des projets très visibles comme Saint Seiya et MushiKing ! Tous ensemble en choeur donc, un gros youhou-tralala-tsouin-tsouin !

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Cet article devait être inclus dans le coffret 5 de l'Eternal Edition français, mais finalement il n'a jamais été édité. En lieu et place, il a été étoffé et publié sur Cyna. Il y sera mis à jour autant que possible.
[1] À noter que cette série est passée aux USA sous le titre Voltron, defender of the Near Universe, alias Voltron: Vehicle Force, qu'elle n'a rien à voir avec les autres incarnations de Voltron (une reprise de la série TV Golion et une série originale en images de synthèse qui a mené à la banqueroute les créateurs des effets spéciaux de Babylon 5), et que les musiques de la version américaine ont à peu près autant de chance d'être de Seiji Yokoyama que moi d'être le fils caché de Dorothée. Bon, c'est pas la peine que vous vérifiiez, elles ont été refaites. En prime, en France on n'a eu que les premiers épisodes de la version dérivée de Golion. Une édition DVD de la série originale est sortie aux USA depuis.

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