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Zetsuai -1989- est un manga créé en 1989 (tant qu'à faire) par une dessinatrice découverte dans le monde des dôjinshi (manga amateur). Le style graphique de Minami Ozaki est très particulier, les visages et les corps sont très allongés, c'est même parfois difficile à supporter, mais ses illustrations en couleur sont en général plus sages dans les proportions. Il y a beaucoup d'onomatopées (vous savez, les katakana qui se baladent sur la page) dessinées de façon assez baclée et qui gâchent le résultat final, et enfin les visages ne sont parfois pas terminés. Cette vision des choses peut parfois être agréable (comme chez Yun Kôga), mais rarement ici. Toutefois, il ne faut pas tomber dans l'extrême: certaines planches sont magnifiques. Waouh... Je vous conseille les artbooks au passage, beaux à en mourir ! Les cinq volumes du manga, totalisant près de mille pages, nous content le début d'une amitié entre deux hommes que tout sépare sauf leur indépendance justement: Kôji Nanjô, jeune rock-star de seize ans au look d'enfer, et Takuto Izumi, footballeur amateur mais à l'avenir prometteur, qui ne joue que pour prouver aux autres sa valeur. En effet, il est victime d'un préjugé depuis qu'à l'âge de cinq ans, sa mère a assassiné son mari et a tenté de le tuer à l'aide d'un couteau, lui laissant pour la vie une énorme cicatrice à la hanche. On l'a internée en hôpital psychiatrique, et placé sous tutelle ses trois enfants, Takuto l'aîné, Serika sa petite soeur, et Yûgo, son petit frère, qui était alors nouveau-né. Les deux derniers étant trop jeunes pour se souvenir de quoi que ce soit, et n'étant pas présents lorsque leur mère a été prise de son accès de folie, ils n'ont pas été véritablement traumatisés et se sont bien intégrés à la société. Takuto, lui, n'aura jamais aucun ami... Jusqu'au jour où il ramène chez lui ce fameux Kôji, qu'il a trouvé affalé parmi un tas de sacs-poubelle dans la rue, sous la pluie. Au réveil du chanteur, vous imaginez bien que leur première confrontation verbale n'est pas vraiment une réunion autour d'une tasse de thé ! Ils sont tous deux très agressifs. Pourtant, Takuto, qui n'est pas au courant de l'identité de son invité, s'intéressera de plus près à lui, et réciproquement... En fait, c'est Kôji qui fera le premier pas pour s'en faire un ami. En effet, il est fasciné par ce jeune garçon qui met toutes ses tripes dans sa passion qu'est le football...Il lui rappelle tant le seul amour de sa vie, une vision qu'il a eue il y a si longtemps, une fille qui jonglait elle aussi avec le ballon rond avec la rage d'un lion. Il ne lui faudra pas longtempspourcomprendreque c'était lui, cette fille... Tout le monde a bien le droit de porter les cheveux longs, non ? Mais quelle découverte pour Kôji... Qui est d'abord désemparé, mais il finit par accepter le fait. En fait, il est sans doute plus heureux d'avoir retrouvé celle (ou plutôt celui) qu'il aimait que malheureux de s'être rendu compte que c'était un homme ! Il faut bien comprendre la situation: Kôji Nanjô est parfaitement hétérosexuel (il a même une vie sexuelle des plus actives, normal pour un chanteur à succès), mais il n'a jamais ressenti d'amour pour ses conquêtes d'une nuit. Le sexe et l'Amour ne font pas toujours bon ménage. Sa rencontre avec Takuto va brouiller toutes les données, lui insuffler une nouvelle passion, mais une passion où les fantasmes sont très différents... Le manager de Kôji, le jeune et sympathique Katsumi Shibuya, se rend bien compte du danger de leur relation (surtout auprès des médias qui ne demanderaient qu'à profiter de l'occasion pour augmenter leur audimat ou leur tirage), et essaie de convaincre son poulain de ne pas aller plus avant, mais celui-ci ne l'écoute déjà plus et ira de plus en plus loin. Jusqu'au jour où la nouvelle tombe: Takuto a été remarqué et on lui demande de venir en Italie pour s'y entraîner plus sérieusement pendant trois ans. Kôji, paniqué à l'idée d'être séparé aussi longtemps de celui qu'il aime, décide de tout lui dire et en profite pour tenter de le violer, ce qui m'a d'ailleurs étonné puisque c'est contraire à ses idéaux. Cette tentative de viol sera avortée quand il découvrira sa cicatrice. Prenant conscience de la plaie que Takuto doit avoir dans son coeur, il se met à pleurer et embrasse la peau déchirée de son ami, comme pour lui montrer qu'il l'accepte tel qu'il est, avec son traumatisme. Evidemment, après cette histoire, Takuto va se détacher volontairement de Kôji, mais celui-ci sera là quand un nouveau drame surviendra: le suicide de la mère de Takuto, alors qu'elle venait à peine de sortir de l'hôpital. La présence d'un ami lui était indispensable pour supporter cette nouvelle épreuve... Il finira par l'accepter, par accepter cette relation... Et se laisser quelque peu aller avec lui... Zetsuai -1989- se termine ici. Durant le temps de parution de la BD, un Image Album (CD créé pour être écouté pendant la lecture du manga !) interprété par Shin-ichi Ishihara (le premier doubleur de Kôji) est sorti. Je vous conseille de vous jeter dessus si jamais vous le trouvez, mon avis (impartial) étant que c'est le plus beau CD de chansons jamais sorti... Rhaaa... Côté merchandising, ça continue avec tous les goodies possibles et imaginables, mais surtout avec un OAV de 45mn reprenant en condensé l'histoire du manga. De nombreuses scènes ont été supprimées, seules les plus importantes sont conservées, la scène de la tentative de viol a été épurée de tout artifice inutile (il est vrai que je n'aimais pas trop l'idée de voir Kôji attacher les mains de Takuto au lit !). Au final, je trouve le scénario de l'OAV plus "mûr" que celui du manga. Quant à la réalisation, elle est parfaite, confiée au studio Mad House, maison très sérieuse qui a une fort bonne réputation au Japon sur le marché de l'OAV. Le graphisme reste fidèle à celui du manga mais il est plus uniforme, beaucoup plus beau. La musique est de Kenji Kawai, et c'est l'un des chefs-d'oeuvre de cet auteur de talent. Elle est reprise dans son intégralité dans l'Original Soundtrack, qui contient également les chansons de Kôji interprétées par Shô Hayami. Je ne vais pas me lancer dans une analyse plus approfondie de l'OAV, je l'ai déjà fait en long et en large dans Namida 3 (bientôt sur ce site, bis !) et je n'aime pas trop me répéter... | |||||||||||||||||||||||||||||||
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