L'histoire du film !

Si je puis me permettre, cher collègue, je crois que c'est plus complexe que ça. ;-)

C'est vrai que Kurumada avait pour habitude de faire croire à la mort de ses héros. Mais, dans Hadès, il y a une série de facteurs qui permettent d'avoir une série d'interprétations différentes de la fin de l'oeuvre.

Kurumada tue ses héros en fin de chapitre mais finalement les fait revivre pour pouvoir continuer son histoire. Bref, les transitions sont *très* bizarres chez Kuru. Dans le cas de Hadès, il n'y a pas eu de suite. Et même si Kuru avait une idée de suite en tête, on pouvait parler de cette fin sans la comparer à une suite ou aux fins de chapitres précédentes. On avait cette fin là, point. Tout le monde n'est pas censé savoir que Kuru comptait une nouvelle fois briser les règles de la "logique" en faisant revivre ses héros.

Le manga s'arrêtait sur un côté apocalyptique qui laissait la porte ouverte à de multiples interprétations, et c'est cela qui était beau, aussi. Hadès parle d'incapacité à réchapper vivant des Enfers (un long monologue qui n'est pas anodin !) et Saori parle du "monde de lumière", qui peut-être simplement interprété comme la terre ou... comme le monde des dieux, ou le monde des âmes divines puisque nos héros sont des demi-dieux !

Le "monde des lumières", c'est peut-être le monde divin, pur et parfait où les âmes d'Athéna et ses fiers chevaliers morts au combat attendront le moment de se réincarner sur terre... "Lorsque le Mal fait son apparition sur terre, les Chevaliers de l'Espoir apparaissent" comme le dit la première phrase de l'anime.

Hadès a clairement identifié Seiya comme la réincarnation du Pegasus Saint. Donc, la réincarnation est une hypothèse probable qui ne contredit pas l'esprit de la série. Sur terre, leurs amis savent maintenant qu'ils sont immortels, que leur âme est immortelle. Ils se réincarneront sur terre à chaque fois que le Malin tentera d'y faire régner le chaos. C'est peut-être pour ça qu'ils pleurent, sur terre. Ils ont compris que leurs amis ne mourront jamais mais qu'ils ne les reverront probablement plus de leur vivant ou sous la même apparence physique.

Pour le reste, en ce qui concerne le Tenkai-hen, Kurumada trouve une nouvelle fois la pirouette nécessaire pour reprendre son histoire. Ah ben non, Seiya n'était pas mort finalement (rappelons que les corps de nos héros sont des corps humains, destructibles, pas immortels...). Et hop, tout le monde se retrouve sur terre ni vu ni connu je t'embrouille...

Oublié le monologue menacant d'Hadès, la fin poétique ouverte et poignante. Kuru est prévoyant, il conclue ses chapitres de manière dramatique - et quasi définitive - de façon à anticiper toute mauvaise surprise. En cas de coup dur, la fin de son dernier chapitre pourra toujours ainsi être intérprété comme la véritable fin. Avouons quand même que les "pirouettes" de Kurumada sont souvent grosses comme des maisons, et je comprend que Kristof soit déçu qu'un des aspect de la fin d'Hadès (qui pouvait satisfaire autant les défenseurs de la thèse de la survie que celle de la mort physique) soit balayé par le Tenkai-Hen.

Mais avant de crier au loup, attendons de voir ce qu'ils vont nous concocter. Et Saint Seiya, reste Saint Seiya. ;-)