Ginga Eiyû Densetsu

Prenant place dans une lointaine galaxie aux 36 et 37ème siècles, Gineiden conte l'histoire épique de la lutte séculaire que mènent l'Empire Galactique, une monarchie dynastique prenant sa source dans la Prusse du 19ème siècle, et la démocratie représentée par l'Alliance des Planètes Libres. Cette saga est très différente par bien des manières de la grosse majorité des produits de l'animation japonaise. Alors que les anime sont en règle générale basés sur des mangas, Gineiden prend sa source dans une série de romans de science-fiction à succès. Il n'y a pas de robots géants, de héros en armure ou de monstres extra-terrestres. Nous sommes en présence d'une série de personnages, tous acteur d'une représentation à une époque avancée et critique de l'histoire humaine. Nous prenons connaissance de leur caractère, leurs habitudes, leurs objectifs, leur douleur et leurs conflits intérieurs. Les psychologies des personnages sont très fouillées et le scénario établit par l'auteur Yoshiki Tanaka est d'une densité passionnante, occupant ainsi une place d'honneur au Panthéon des oeuvres de science-fiction humaniste. Gineiden n'a pas à rougir de Gundam, oeuvre puissante à bien des égards. L' influence exercée par Kidô Senshi Gundam et Star Wars sur les écrits de Tanaka est incontestable, le génie de l'auteur aura été de la canaliser afin de nous livrer sa propre vision de la destinée humaine, sur fond de métaphore politique.

Pas de bande-son funky, rock ou électronique, ici. Les musiques de fond sont essentiellement des morceaux de l'éternel répertoire classique : Mozart, Beethoven, Mahler, Liszt, Wagner, Ravel, Bach, Dvorak... L'usage de la musique classique ajoute un côté épique et pompeux (sans être péjoratif) à la série, lui donnant une dimension supplémentaire dans le grandiose.

L'adaptation animée se décompose comme suit :

 Ginga Eiyû Densetsu Waga hoshi wa umi no daikai (film, 1988)
 Ginga Eiyû Densetsu Dai 1 ki (OAV, 26 épisodes, 88-89)
 Ginga Eiyû Densetsu Dai 2 ki (OAV, 28 épisodes, 90-92)
 Ginga Eiyû Densetsu Aratana tatakai no jokyoku (film, 1993)
 Ginga Eiyû Densetsu Dai 3 ki (OAV, 32 épisodes, 94-95)
 Ginga Eiyû Densetsu Gaiden Oogon no Tsubasa (Special, 1 épisode, 95)
 Ginga Eiyû Densetsu Dai 4 ki (OAV, 24 épisodes, 96)
 Ginga Eiyû Densetsu Gaiden Dai 1 ki (OAV, 24 épisodes, 97)
 Ginga Eiyû Densetsu Gaiden Dai 2 ki (OAV, 28 épisodes, 99)

Le premier film (1988) est celui dont nous disposons en France (édité par Kaze Animation). Ce film - superbe ! - introduit les personnages, l'univers de la saga et ses grands enjeux. Le film se termine logiquement en cliffhanger, ce qui frustra les spectateurs français. Le succès du film fut donc plus que limité chez nous. Une grosse partie du public ignorait que 110 OAV suivaient derrière...

Les OAV Gaiden (52 épisodes) sont - comme le précise le terme Gaiden ("histoire extérieure", littéralement) - des sidestories, des histoires originales, parallèles aux OAV "normaux" (les quatres saisons précédentes). Ces histoires plus récentes se concentrent sur le passé de Reinhard et de Kircheis, après qu'ils aient rejoint l'Armée Impériale, peu avant la Bataille d'Astarte. Il y a également une série d'histoires à propos du passé de Yang Wen Li et de Julian Mintz. Les 52 épisodes de Gineiden Gaiden se décomposent en fait en 9 mini-séries :
 Hakugin no Tani (La vallée de glace, 4 épisodes)
 Asa no Yume, Yoru no Uta (Rêve du matin, chanson du soir, 4 épisodes)
 Omen (Déshonneur, 4 épisodes)
 Sen oku no Hoshi, sen oku no Hikari (Un milliard d'étoiles, un milliard de lueurs, 12 épisodes)
 Rasen Meikyû (Le labyrinthe en spirale, 14 épisodes)
 Hanransha (Les révoltés, 4 épisodes)
 Kettousha (Les duellistes, 4 épisodes)
 Dakkansha (Les avides, 4 épisodes)
 Daisanji Tiamat Kaisen (La 3ème bataille de Tiamat, 2 épisodes)

Les mini-séries 1 à 4 ont été regroupés dans le premier LD Box Gaiden, et le reste dans le second box. Cette séparation en deux séries n'est pas un hasard, car elle se traduit aussi par deux génériques (opening et ending) différents.

Outre tout l'aspect scénaristique, c'est l'esthétisme de la série qui fait forte impression. Le character-design était assuré par le très grand Matsuri Okuda (Tenkû Senki Shurato, Yôma, California Crisis,...). Le design de la série, très réaliste, donne une crédibilité supplémentaire au propos. Vous pourrez trouver un certain nombre de croquis d'Okuda pour Gineiden dans l'art book Epitaph : Matsuri Okuda Illustrations, très conseillé pour les fans de Shurato.

La série bénéficie aussi d'un casting vraiment grandiose. En effet, on y retrouve 99 % des seiyuu (comédiens de doublage japonais) ayant officié sur Saint Seiya ! Un pur régal au niveau de l'interprétation, donc. Mélangez le tout, et vous obtenez l'une des saga les plus mythiques de l'animation japonaise.