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Les inoubliables mélodies d'Asgard furent officiellement enregistrées le 30 mars 1988, peu avant celles du CD 5 (Abel), par l'Andromeda Harmonic Orchestra, l'orchestre habituel, créé très certainement spécialement pour Saint Seiya.
Rappelons qu'il est difficile d'enregistrer toute une symphonie en une seule journée. Techniquement parlant, un enregistrement se déroule en général sur plusieurs jours, en général trois ou quatre. Il n'y a qu'une heure ou deux de travail utile (enregistré) par jour, le reste étant constitué de répétitions... Pour ce qui est du nom de l'orchestre, je me permets d'émettre l'hypothèse selon laquelle il s'agirait en fait d'une réorganisation du Columbia Symphonic Orchestra, qui joue toutes les musiques classiques produites par la société du même nom. Peut-être quelques musiciens de plus ou de moins ont-ils été une raison suffisante pour trouver un nouveau pseudonyme à cet orchestre ? On se souviendra aussi des musiques de Yamato, produites par la Columbia là aussi, et jouées par... le Symphonic Orchestra Yamato. J'ajouterai enfin pour terminer que l'orchestre de Saint Seiya est composé d'une quarantaine de membres ; pour la série de Poséidon il y en avait 42, mais leur nombre évoluait constamment. D'ailleurs, pour Poséidon on fit appel pour la plupart des musiques au KMC, une formation universitaire de mandoline constituée de quinze membres. Cette formation était d'ailleurs la plus ancienne du Japon - elle fut créée en 1968. Mais fermons cette parenthèse - ces sujets ne concernant pas directement Asgard - pour nous intéresser à la façon dont les musiques ont été utilisées dans Saint Seiya Asgard. La sélection musicale, signée comme sur le reste de la série par Yasuno Satô, s'effectue surtout sur les albums 2 (le plus brillant du Sanctuaire), 4 (Asgard et Eris, les films) et 6 (Asgard, la série). Il est bien dommage qu'aucune musique du volume 5 (Abel, film sorti le 23 juillet 1988, jour de l'arrivée d'Albérich sur les écrans japonais), n'ait été reprise. Cette erreur sera reprise (un peu trop tard malheureusement) à partir de l'épisode 100, c'est-à-dire le premier Poséidon, afin de donner l'impression aux spectateurs, que la série avait une nouvelle fois changé de style musical - bonjour à la mandoline, l'instrument le plus cher à mon coeur. Par ailleurs, Yasuno Satô renouera également avec les premiers CD, notamment en utilisant une dernière fois le superbe thème de Hyôga (Mother Complex) du volume 3, dans le combat entre Hyôga et Isaac de Kraken (épisode 108). Si mes souvenirs sont bons, on ne l'avait pas entendue depuis... son combat contre Camus, quarante-et-un épisodes auparavant... Ca faisait quand même un an ! Oui, enfin, à une semaine près, mais vous n'allez pas chipoter pour si peu... Il y a eu une évolution notable du style musical de Seiji Yokoyama entre les trois premiers albums (Sanctuaire) et ceux d'Asgard, en particulier grâce à l'introduction bénéfique de nouveaux instruments, en fait apparus depuis le volume 4, notamment l'accordéon (en tonalité de base uniquement) et le pianica. Ce charmant instrument, sorte d'harmonica géant de 50cm de long avec un clavier de piano à la place des trous, est particulièrement prisé lors de l'apprentissage de la musique aux petits Nippons à l'école. Le pianica et l'accordéon ont été utilisés dans le magnifique thème de Frey-Freya du CD 4 (quand ils emmènent Saori et ses chevaliers vers leurs appartements, et rencontrent sur leur chemin les Guerriers Divins qui leur barrent la route), entendu également dans la série (ainsi, à la mort de Fenrir), ou encore dans celui d'Hilda dans le volume 6. Pour ce sixième album, on n'a malheureusement pas eu recours au talent inestimable de la Grande, très Grande choriste Kazuko Kawashima (voir l'article sur Seiji Yokoyama), qui avait exécuté pour notre plus grand plaisir toutes les mélopées des cinq premiers CD et qu'on a retrouvé par la suite sur les albums de Poséidon (pour une seule piste malheureusement, mais quelle piste: celle du chant de la sirène !), de Lucifer et d'Hadès (ah, personne n'oubliera jamais le thème de la Boîte de Pandore !)... Enfin, Seiji Yokoyama a également fait appel, pour le CD 4, à une chorale masculine, le Columbia dansei-gasshôdan ("choeur de voix masculines de la Columbia"), qu'on a déjà pu entendre, devinez où, oui, dans Captain Harlock (pour le thème des pirates errants bien sûr). Comme quoi, tout se rejoint... Passons aux génériques. Des versions instrumentales réarrangées ont été incluses dans le volume 6, mais pas les chansons, qu'on ne trouvera que dans le volume 3 des chansons (ou encore sur le CD single génériques ou bien sûr le troisième CD du Memorial Box). Soldier Dream (ou son titre japonais Seitôshi shinwa, la légende des saints), composé par Hiroaki Matsuzawa, représente l'explosion du cosmos des chevaliers de bronze, leur rage de vaincre, et se veut donc joué à un rythme énergique. Par contre, Blue Dream (Yume-tabibito, les voyageurs du rêve), composé quant à lui par Hironobu Kageyama (l'interprète de tous les génériques) et Ken-ichi Sudô, est selon les dires des auteurs la "ballade de l'amitié", elle se devait donc d'être mélancolique, assez lente et incontestablement... merveilleuse. Cette chanson accompagne parfaitement les images, une suite de séquences composées d'animations en boucle (environ une seconde par boucle) représentant les chevaliers, ensemble, les cheveux au vent, toujours l'air triste mais décidé. Je ne veux pas déprimer ceux qui n'ont jamais eu le bonheur de l'admirer, mais il s'agit pour moi du plus beau générique de fin jamais créé dans l'animation japonaise... (Et même, jamais créé tout court.) Continuer sur une biographie de Seiji Yokoyama
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