Pour ceux qui veulent tous les spoilers sur le film, j'ai déplacé l'article dans la section Saint Seiya (et non plus dans les news), ici. Il est toujours accessible à travers le "dossier permanent" un peu plus bas, avec la date de dernière modification. Cette fois-ci, je vous propose une critique du film par jolan, un Cynéen qui vit actuellement à Hokkaidô et a essayé, sur notre demande, de nous offrir une vision uniquement émotionnelle du film. Pari réussi ! Je laisse la parole à jolan pour le reste de la news...

« Bon ça y est, je suis revenu du cinéma !

Tout de suite un compte rendu sans spoils, enfin je vais essayer.

Déjà, les bandes-annonce, tout le monde s'en fout, mais parmi une bonne dizaine de films d'animation, on a eu droit à Innocence, qui promet enormément (Je confirme... Ghââ !). Y'a aussi le premier teaser du film live de Devilman.

A l'entrée, je me suis procuré le pamphlet, qui est ma foi assez joli, et bien fourni en nombre de pages. Ah oui et puis des cartes postales en cadeau pour remercier le lève-tôt que je suis. La salle n'est pas pleine, et une majorité de filles dans le public.

Voilà, le film commence...

J'ai vu un bon film. (Seulement ?!) Voilà c'est dit. J'ai été très touché par certains passages, et j'ai même apprécié Seiya, surtout vers la fin. Son état d'esprit, ses doutes habituels qui l'assaillent quant au combat qu'il mène sont assez différents de ce à quoi la série TV, l'OAV et les autres films m'avaient habitué. J'ai été agréablement surpris.

La première chose qui m'a vraiment beaucoup plu, ce sont les décors, à des années-lumière de ce que nous connaissons. C'est très inspiré je trouve, je ne décris pas plus, car c'était pour moi une très bonne surprise, et les infos que nous a distillé Naoki depuis une semaine semblent avoir été faites dans ce sens : malgre le fait que j'aie tout lu, j'ai été surpris, impossible de prévoir à quoi cela va ressembler.

La deuxième bonne surprise, c'est l'ambiance RADICALEMENT différente pour moi qui baigne ce film. Ambiance générée d'une part des décors, des dessins des personnages, souvent magnifiques (je reviendrai dessus plus loin). Mais aussi les éclairages qui nimbent le film de couleurs finalement assez variées, à dominantes jaune/orange... Là encore, je trouve que ça marque le film d'un sceau "artistique" différent de tout ce que Saint Seiya nous a déjà montré. Puis, comme l'a dit Naoki en rapportant les propos de Pierre Giner, tout est un petit peu plus psychologique, et j'ai beaucoup pensé à Evangelion lors de certains passages, mais aussi à 2001... J'ai d'autres références en tête, mais vous les donner là serait trop vous gâcher la découverte. C'est très sympa en fait, ça donne une atmosphère plus mystique à certains passages. Ca change, quoi.

La musique : toute nouvelle (pas de reprises), mais on sent la patte du compositeur ! J'ai trouvé 3-4 morceaux vraiment très beaux, s'accordant parfaitement à l'image, à tel point qu'à deux ou trois reprises, j'ai franchement été ému (frisson, larmes aux yeux...). La musique du générique de fin (de Make Up) est assez sympa. Je l'ai encore dans la tête !
 ----Par contre, je ne sais finalement pas si j'ai vu la version finale du film : 3 coupures un peu trop franches, tant au niveau du son que de l'image. Deux passages où on sentait le "non fini" aussi. Je ne dis pas quand pour ne pas spoiler, disons que les contours des personnages étaient à ces moments-là, comment dire..? Inachevés, comme si on n'avait pas fini de les incruster complètement sur les décors. L'animation est parfois assez faiblarde, on sent qu'une ou deux intervalles de plus auraient été les bienvenues parfois. Pareillement, j'ai quand même l'impression que des trucs un peu gros ont été utilisés pour gagner du temps (animation des lèvres). Sur grand écran, ces défauts ressortent certainement beaucoup plus que sur une télé de salon. Aussi je me suis bien sûr dit : "Non, en fait si je regarde n'importe quel film ou même les OAV sur grand écran comme celui-là, j'y verrai aussi des défauts..." (Je pense que tu as raison, ça m'a fait ça quand j'ai vu Porco Rosso au Max Linder en 1992 dans un état comateux !). Saint Seiya au ciné est une première pour moi, donc je ne peux vraiment avoir un avis tranché sur la question. Disons qu'en tant que film d'animation, donc format cinéma, l'animation, ainsi que quelques dessins sont parfois assez maladroits. Ce n'est pas du bâclage, mais on sent qu'un mois de plus aurait été le bienvenu pour finaliser tout ca. (Allez dire ça aux gens du marketing... "Non, c'est une histoire d'amour, faut la sortir le 14 février !) Une animation inégale, donc.

Au niveau de l'histoire, comme le titre l'indique, c'est une ouverture. La fin est très très brutale, comme l'a décrit Naoki. Mais ça passe pour moi. J'ai également ENORMEMENT apprécié le traitement des personnages Shun et Ikki : certes Shun dit bien son rituel "Niisan ! Yappari kite kureta !", mais.... pour le reste j'ai trouvé ça completement différent. Pareil pour Shiryû et Hyôga, même si le montage du film (je le répète, j'ai peut-être vu une version non définitive du film par rapport au DVD dirons-nous) est tel que... C'est différent, quoi. Il y a également quelques idées sympa au niveau des combats. Ce n'est pas tellement novateur, on dirait plutôt des clins d'oeil à deux films live récents (je n'en dis pas plus pour pas gâcher) (Matrix ?!). Au niveau de la relation Seiya-Saori, oui, ça évolue, et au final, ca m'a énormément plu. Je pense que je commence à aimer Seiya pour autre chose que son éternel "je me relève toujours"...

Au niveau de quand ça se passe, aucun indice. On sent un Seiya plus mûr, mais étrangement, je trouve qu'il fait plus jeune au niveau du dessin. Pareil pour Saori. Ils se rapprochent plus de 14 ans d'âge que de la trentaine.

Les ennemis : ma foi fort sympathiques, surtout Ikaros. Mais les autres ne sont pas en reste non plus, et les combats sont un peu plus longs que prévu, entendez par là plusieurs scènes. Et c'est là que le montage m'a un peu étonné.

Les Chevaliers d'Or et consors : (attention, spoiler potentiel sur ce paragraphe, ne le lisez pas si vous n'avez pas déjà lu l'article sur les spoilers !) grosse surprise aussi. Je m'attendais à voir, après avoir lu les descriptions de Naoki, une vulgaire Maison du Cancer... Mais alors franchement pas, et ça m'a même bien surpris. Ca s'accorde parfaitement avec le parti-pris des décors, de ce qu'est devenu le Sanctuaire. Inédit, surprenant, de l'idée, bref ça m'a plu.

Le côté "introduction" du film est peut-être, il est vrai, une excuse pour le scénario que Pierre Giner a par exemple trouvé faiblard. C'est vrai, je suis assez d'accord, les nouveautés ne sont pas tellement au niveau de l'histoire. Mais que faire face au format film ?

Voilà, pour une première fois au cinéma, j'en suis ressorti très content. Des défauts certes, mais et alors ? L'émotion était vraiment là. Et je dirais que pour moi, cette émotion est assez differente du passé. Tous ces changements, cette ambiance, des idées, je ne sais pas si cela marque vraiment une évolution de Saint Seiya pour la suite, mais en tout cas, en l'espace de 1h30, ça a fait mouche chez moi. Ce n'est certainement pas le film "revival" de Saint Seiya au cinéma, une compilation de ce que Saint Seiya nous a apporté de mieux. Non, ce film "propose" d'avancer. C'est bien d'avancer, non ?

Pour finir, je tiens à preciser que, malgré les spoilers et toutes les infos distillées depuis moultes semaines sur Cyna, malgré la lecture des premiers commentaires/impressions/spoilers de la semaine dernière, eh bien j'étais très loin de pouvoir "deviner" le film (dans sa globalité), de pouvoir deviner ce qu'il est vraiment.

Voili voilou ! »

NB : Certaines personnes affirment que le film remporte un franc succès au Japon et que tous sont unanimes pour louer les musiques de maître Yokoyama. Dans la réalité, il en va autrement avec des avis très mitigés sur tous les plans. Les musiques sont qualifiées de "moyennes" et même Pierre Giner disait qu'à une ou deux exceptions près, elles n'étaient pas marquantes. Bref, il est beau de vouloir prendre ses rêves pour des réalités, mais il faudrait davantage tenir compte de la réalité justement. Les musiques seront sans doute superbes, mais il faut d'abord raison garder. (Arion)