(La porte du désespoir, au Meikai)
Watare! Acheron-gawa
(Traversez le fleuve Achéron !)
Nous voici enfin dans le Meikai! J'attendais cet instant depuis si longtemps... Ce royaume se caractérise par un paysage très sombre et très rocheux et morne. Nous assistons au réveil de Seiya sur l'un de ces rochers. Il ne trouve pas la trace des spectres, mais aperçoit au loin Shun, qui a lui aussi pu atteindre le huitième sens. Rassurez-vous, ils ne sont pas les seuls... Bon, sinon, nos deux compères se retrouvent face à une arche gigantesque. Il y est écrit une phrase en grec: "Que celui qui franchit cette porte perde tout espoir." Ce qui donne l'occasion à Shun et à Seiya de philosopher sur l'espoir, le seul des 109 Esprits à être resté dans la boîte de Pandore (celle de la légende) quand elle l'a ouverte... Et les 108 esprits qui se sont enfuis, oui, ce les 108 Passions Négatives représentées par les 108 étoiles des spectres... Puis les chevaliers franchissent allègrement la porte. Ils arrivent devant un fleuve si large qu'on n'en voit pas l'autre rive. Sur celle où ils se trouvent, ils voient des gens inertes qui ne les voient ni ne les entendent. Charon, le passeur, approche sur sa barque tout en expliquant que ces gens sont ceux dont la vie fut si inerte qu'ils n'ont fait ni Bien ni Mal ; de ce fait, ils n'ont pas gagné le droit d'aller au Paradis ou en Enfer (les Champs-Elysées et le Tartare, normalement). Ils sont condamnés à rester éternellement sur cette rive, entre le monde des vivants et celui des morts. Bon. Après une petite altercation avec Charon (il n'apprécie pas de voir des humains en vie dans le Meikai), celui-ci accepte de les faire passer en échange d'une offrande (sans quoi ils seront condamnés à errer sur la berge à jamais). Evidemment, nos chevaliers n'y ont pas pensé. Shun propose alors de donner à Charon un pendentif qu'il porte depuis toujours -Ikki lui a dit qu'il s'agissait d'un souvenir de sa mère, qu'il n'a jamais connue. On imagine la valeur sentimentale de ce bijou mais Shun est prêt à s'en séparer pour retrouver Athéna. Charon accepte le présent et les emmène.
Toutefois, à mi-chemin, le passeur d'âmes se rebelle et pousse Seiya à l'eau. Il considère que le pendentif qu'on lui a offert ne vaut pas plus qu'une moitié du voyage! Mais il le trouve aussi très joli et pour cette raison, il veut bien emmener Shun jusqu'au bout. Mais bien sûr celui-ci refuse. La situation va s'inverser ; Charon se retrouve à l'eau, implore le pardon des chevaliers et annonce à Seiya et Shun que sans lui ils ne pourront arriver au bout car ils ne connaissent pas la direction qu'ils doivent prendre.
Shun a pitié et convainc Seiya de la faire remonter. Bien sûr, Charon ne tient pas sa promesse et reprend le combat ce qui déçoit énormément Shun. Quand le spectre voit les larmes couler sur son visage, il comprend que le jeune garçon est différent et qu'il mérite d'entrer aux Champs-Elysées, ce paradis dont on dit qu'il serait situé aux confins de l'oubli (le Léthé), mais que Charon lui-même n'a jamais eu l'honneur de visiter. Il change alors d'avis et emmène les chevaliers jusqu'à la rive. Là, il finira le combat qu'il a commencé avec Seiya, et le perdra bien sûr. Il sera renvoyé, à peine sonné, sur sa barque vers le large. Il a auparavant rendu son pendentif à Shun, considérant que sa propre vie est plus importante qu'un bijou (c'est Shun qui l'a sauvé de la noyade). Maintenant, Seiya et Shun vont partir dans l'inconnu. Constitution du Meikai (précisée par Charon): 8 Prisons (l'équivalent des maisons du Sanctuaire), trois vallées, dix fossés et quatre sphères (on ne sait pas encore ce que c'est). En route vers la première Prison !
Shizuka-naru hôtei
(Le tribunal où règne le silence)
Après avoir monté un long escalier (ça rappelle des souvenirs... "Château du jugement" (dernier je suppose !). Ils sont accueillis par un machin pseudo-humain nommé Marchino (si c'est comme ça que Kurumada voit les malaisiens de 19 ans, moi j'appelle ça de la discrimination...), qui leur ordonne de ne plus faire un bruit (pas même un pet, dixit Marchino !)... En effet, son maître Lune (ou Rune) déteste le bruit et punit quiconque le dérangea. Oui, bon, pas terrible.
Marchino demande à Shun et Seiya de le suivre. S'ensuit une séquence comique d'un niveau culturel très élevé ("C'est toi qui a pété ?"), mais ne nous plaignons pas, c'est carrément la seule véritable scène comique de tout le manga de Saint Seiya (on avait eu droit à Seiya en SD dans le tome 7 aussi, mais c'était moins marrant quand même). Donc, Seiya fait le con, un vrai singe, ça le rend d'autant plus sympathique. Si si ! Bref, tout ceci attire l'attention de Lune qui s'énerve contre son serviteur. Il se présente aux chevaliers comme étant le "Juge des Enfers par intérim", qui remplace Minos à sa tâche pendant que celui-ci va casser du Guerrier. Eh, mec, tu oublies Eaque et Rhadamanthe, non ?
Et là où Seiya me fait définitivement craquer, c'est quand Lune lui demande son nom, à lui et à Shun. Il s'exécute, mais le spectre a beau chercher dans les registres, il ne trouve pas leurs noms. Bien entendu, c'est parce qu'ils ne sont pas encore morts... Mais Lune lui demande quand même de répéter son nom pour vérifier. Seiya de répondre qu'il va faire en sorte qu'il ne l'oublie jamais (il faut voir la tête de Shun!), et de hurler son nom style Jean appelant un bateau au secours dans un épisode de Nadia... Bon, avançons dans le scénario. Lune a maintenant compris la raison pour laquelle Seiya et Shun sont là, mais s'en fiche éperdument. Il veut les juger comme il jugerait un mort. Il utilise ainsi une attaque nommée Reincarnation, qui lui permet de sonder le passé de ses hôtes comme s'il l'avait vécu. Il arrive à voir en quelques instants tout le mal que Seiya a pu faire dans son enfance(faire pleurer Miho/Mylène/Milène, donner des leçons (bobo!) aux cracks du coin, pêcher des poissons ou cueillir des fleurs...) ; non seulement il a ainsi fait du mal autour de lui toute sa vie durant, mais en plus il a blessé et tué un nombre incalculable de personnes depuis qu'il est devenu chevalier. "Mais... c'était pour la bonne cause!", proteste Seiya. Lune s'en moque: il se contente d'appliquer la loi d'Hadès, en l'occurrence: il est interdit de faire souffrir les autres, même si on est dans son droit. La sentence pour Seiya: passer le restant de sa... mort dans la sixième Prison (située dans la première vallée), l'Enfer du Lac de Sang. C'est là que croupissent tous ceux qui ont fait usage de violence sur les autres durant leur vie...
----Lune n'aura pas le loisir de mettre sa sentence à exécution. En effet, Shun retient Seiya avec sa chaîne avant que celui-ci ne puisse être plongé dans les abysses. Exactement comme au Sanctuaire où la chaîne d'Andromède avait été bien utile dans le combat face à l'armure des Gémeaux... Shun est très déterminé et son regard choque Lune qui croît y reconnaître son maître Hadès. Mais non, ce n'est pas lui, il n'a pas la même couleur de cheveux et il n'aurait rien à faire à un tel endroit... Lune se reprend et décide du sort de Shun: "Toi aussi tu t'es battu aux côtés de Seiya. Tu mérites le même sort! Mon fouet va décider de ton destin..." (il possède en effet un fouet qui lui permet de découper ses adversaires en morceaux ; il l'a fait pour Marchino) Lune enserre Shun dans son fouet maléfique. Il en profite pour discuter avec lui de la différence entre le Bien et le Mal ; on tombe dans le même genre de discours que dans Asgard, entre Mime et Shun ("Mon frère, pardonne-moi... Je suis fatigué de me battre..."), on essaie de déterminer à partir de quel moment un homme devient mauvais. En effet, qui n'a pas tué un moustique dans sa vie?
Tout cela reste quand même assez conventionnel, que Kurumada m'en excuse. Pour finir, Lune décide de la mort de Shun. Il le découpe en morceaux, mais rassurez-vous, ça n'est qu'une illusion. Qui en est à l'origine? Vous le saurez bientôt. Toujours est-il que Lune ramasse la tête de Shun, qui s'anime et lui dit d'une voix très sombre, ou plutôt il lui ordonne, de remettre la tête du chevalier sur ses épaules... Lune pense avoir mis en colère Hadès alors qu'en fait, c'est son casque qu'il tient entre ses mains! C'est Rhadamanthe qui le lui fera remarquer au sortir de la Prison. Entre temps, Shun et Seiya reprennent leurs esprits et s'enfuient vers la deuxième Prison sans demander leur reste. Pour cela, ils doivent traverser la "vallée du vent", sympathique clin d'oeil à Nausicaä...
Kanon! Shutsujin
(Kanon part pour le front.)
On en revient à Lune. Son ennemi caché se dévoile enfin: il s'agit de Kanon, qui a lui aussi réussi à atteindre le huitième sens! De plus, avec le seul pouvoir de son index, il détruit successivement le fouet et l'armure de Lune, puis le tue sans aucun effort! Puis Kanon se tourne vers Rhadamanthe et l'accuse d'avoir pu vaincre Saga et les autres grâce à l'aide du kekkai du château d'Hadès. Il s'apprête à lui montrer le véritable pouvoir des chevaliers d'or (je vous rappelle qu'il est maintenant chevalier des Gémeaux) lorsquearrivent Shun et Seiya. "Tiens, Salut ! Ca faisait un bail ! T'as pensé à arroser mes fleurs ?" Non, c'est pas vraiment ça... Au contraire ! Kanon frappe ses alliés présumés pour bien leur prouver que même s'il se bat pour la même cause (il a juré fidélité à Athéna), il n'a pas la même façon de le faire. Il est impitoyable avec ses adversaires et ne s'encombre pas de sentiments inutiles lorsque le destin du monde est en jeu... Même si pour cela il doit subir la colère des dieux après sa mort. Kanon demande ensuite à Seiya de partir en avant, tandis qu'il s'occupe de Rhadamanthe. Ce qu'il fera. Le Juge, quant à lui, va se rendre compte de la puissance de son ennemi puisque celui-ci réussira même à l'immobiliser. L'intervention de quelques spectres qui veulent porter secours à leur supérieur ne changera rien: ils ne peuvent rien contre Kanon, et Rhadamanthe, qui a du respect pour lui, le sait bien. Il laisse son adversaire se débarrasser de ce menu fretin.
Densetsu no saint! Orphee
(Orphée, le chevalier légendaire!)
Après avoir essuyé (si je puis dire) une averse violente, Shun et Seiya arrivent enfin à proximité de la deuxième prison. On se croirait face à un immense tombeau égyptien. Il est gardé par Pharao du Sphinx (devinez un peu quelle tête il a !) et son brave chien Cerbère (en fait un monstre à trois tête qui dévore les morts pour son quatre-heures). En fait, leur rôle est de punir tous ceux qui sur Terre se sont rendus coupables du crime de cupidité. Pharao envoie son adorable animal de compagnie se régaler avec la chair tendre des chevaliers, mais ceux-ci arrivent sans peine à se débarrasser de lui, ce qui attise la colère de l'Egyptien Fou. Alors qu'il s'apprête à jouer de sa pseudo-lyre (encore un Mime en herbe), il est arrêté par un de ses collègues qui aimerait beaucoup se charger d'eux à sa place. C'est Orphée de la lyre qui apparaît devant nos yeux ébahis! Ca fait au moins le quatrième du lot (après Orpheus, Mime et Pharao justement...) à utiliser un instrument à cordes. Orphée, d'après une toute récente légende, était un chevalier d'argent (eh oui ! ça faisait longtemps !) dont la puissance égalait au moins celle des chevaliers d'or. Un jour, il disparut sans laisser de traces. Mais pourquoi serait-il venu dans l'Hadès, et pourquoi est-il devenu un suppôt du plus grand ennemi d'Athéna?
Tout cela n'intéresse pas Pharao. Il s'attaque à Seiya et s'amuse avec lui mais Orphée intervient et interrompt le combat! Il tient vraiment à s'occuper lui-même des chevaliers de bronze, et les envoie au tapis avec sa lyre (bien sûr!) ; on les croît morts. Orphée s'empare de leurs cadavres et les transporte dans un champ de fleurs situé à proximité. Là, il s'assied auprès d'une statue de pierre représentant une jeune femme et il lui parle... "Eurydice, pardonne-moi de t'avoir laissée seule ainsi... J'espère que tu n'étais pas trop triste..."
Puis il reprend sa lyre et lui joue une belle mélodie... Juste pour elle seule...
Fin du tome 23