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Le 7 janvier 2004 à 02h21
Ecrit par Arion

Le petit monde d'Akira Toriyama

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Pendant onze ans et 42 volumes, Toriyama fera rêver les jeunes japonais puis la terre entière avec tout d'abord les aventures naïves et drôlatiques du petit Son Gokû, puis avec les combats dantesques et démesurés d'un Son Gokû devenu adulte et père de famille. La deuxième époque de Dragon Ball matérialise l'envie de l'auteur de ménager une cassure nette avec le style "rond", naïf (pour ne pas dire scatologique) et bonhomme de ses oeuvres précédentes, notamment Dr. Slump.
Dragon Ball
Une envie déjà exprimée à la fin de ce manga en 84. Le dessin, progressivement plus anguleux, inaugure une nouvelle ère graphique pour l'auteur qui aura dès lors ses fervents partisans et ses farouches détracteurs.

Entraîné dans le flot étourdissant du succès pendant plus d'une décénnie, Toriyama perdra de plus en plus les rênes de son oeuvre et, pressé par son éditeur et de très juteux contrats, sera contraint de maintenir en vie la poule aux oeufs d'or le plus longtemps possible, quitte à faire n'importe quoi. C'est ainsi que, au bout du rouleau après neuf ans d'efforts, Toriyama envisageait de mettre un terme aux aventures de ses héros à la suite du combat contre Cell. La Shueisha, bien décidé à ne pas lâcher le filon, ne l'entendait pas de cette oreille. Epuisé, Toriyama pose sa plume en mai 95 sur la défaite de Majin Boo et l'ouverture d'une nouvelle époque (10 ans plus tard) pour ses héros. Il conclut de manière subtile et touchante son oeuvre phare, se ménageant une porte de sortie que ne manquera pas d'exploiter la Toei Animation avec le navrant Dragon Ball GT et ses 64 épisodes.

Après des vacances bien méritées durant lesquelles il recharge ses batteries, le père Tori est fermement décidé à ne plus se laisser embrigadé par les vues commerciales de son éditeur et annonce qu'il fera attention à contrôler lui-même la croissance de ses oeuvres, quitte à ne plus faire que des histoires courtes.


Ninjas, extra-terrestres et belles pépées

Il n'est pas difficile de trouver la source du surmenage de Toriyama lorsque l'on examine sa worklist et que l'on découvre le nombre de projets auxquels il a activement participé parallèlement à Dragon Ball. En mai 1986, il achève ses premières créations (character-design et scénario !) pour un jeu vidéo appelé à rentrer dans la légende : Dragon Quest,
Dragon Quest VII
sur console Nes (le deuxième opus, toujours de Toriyama, sortira en février 87). Ce soft, responsable de véritables émeutes dans les boutiques japonaises, sera à l'origine de deux mangas et deux séries télévisées telle que Dai no dai-bôken, mieux connu en France sous le nom de Fly. En novembre de la même année est publié Mister Ho, l'histoire d'un puissant et habile soldat luttant contre les bandits qui terrorisent un petit village.

Lady Red, son unique histoire érotique centrée sur le combat d'une jeune fille sexy luttant contre les force des ténèbres, est publié dans le numéro 10 de Super Jump en avril 1987. Quatre mois plus tard est produite l'adaptation animée des histoires de Kennosuké-sama, le petit samouraï
Kosuke-sama & Rikimaru-sama
avide de combat, publié dans le numéro 38 de Shônen Jump. De janvier à août 1988, Toriyama enchaîne les petits projets parallèles avec Sonchoch (avec un maire pour héro) dans Shônen Jump, Dragon Quest 3 (toujours à la baguette de la création) et Mamejirô-kun (les aventures de Mamejirô Kintoki, un petit garçon de 6 ans doté d'une force herculéenne décidé à devenir méchant suite au refus de son père de lui acheter un esquimau glacé !), publié en août dans le numéro 38 de Jump. N'oublions pas, en septembre 88, le film de 50 minutes Kosuke-sama & Rikimaru-sama, réalisé par Toriyama lui-même, dans lequel deux petit samouraï vont combattre une armée et le dragon de l'île Kompei afin de venir en aide à leur village. Notons aussi la participation du pap de Dragon Ball au design de marionnettes de Théâtre Apple Pop, de 88 à 92.

En février 89, dans le numéro 13 de Jump, paraît Soramaru-kun Nippon hare, le récit d'un petit ninja surdoué qui sur la route de la ville fait la rencontre d'un ninja marginal et d'une bande de criminels stupides. Un an plus tard sort la quatrième opus du jeu Dragon Quest, une franchise au succès de plus en plus colossal que Toriyama avait adapté graphiquement pour la télévision en décembre 89 (Dai no dai-bôken). A l'occasion de la sortie de l'art book Akira Toriyama : The World en 1990, Toriyama y inclu une petite histoire courte, Wolf. De 91 à 92, Chokinsenshi Cashman (les aventures d'un extraterrestre échoué sur terre où il devient policier, et qui se transforme en super héros pour rétablir la situation) paraît dans VJump, le mensuel de
Cashman
prépublication de la Shueisha consacré aux jeux video mais dans lequel paraissent également un certain nombre de mangas, comme Saint Seiya qui, éjecté de Shônen Jump, va y achever sa vie en catimini avec les dernières pages du chapitre Hadès. Elaboré comme un échappatoire à Dragon Ball, ce manga drôle et décalé ne séduit pas vraiment et l'aventure s'achève après trois chapitres seulement. En août 1992, Toriyama planche sur le scénario de Trunks Story, un chapitre indépendant de Dragon Ball consacré aux évènements vécu par le fils de Végéta et Bulma dans le futur. En novembre, il lance Dub et Peter dans V-Jump (Dub, frimeur de son état, demande à son meilleur ami, Peter, de lui construire une voiture de sport pour pouvoir draguer les filles), prenant la relève du défunt Cashman. Le succès est encore une fois relatif et l'histoire perdure l'espace de 4 chapitres.

Après le design réalisé pour trois nouveaux jeux de Dragon Quest en 93 (Dragon Quest Characters Tourneco no Daibôken), Toriyama ressent de plus en plus le besoin d'un retour au source et, en février, inaugure de nouvelles aventures de Dr. Slump, réalisées sur celluloïds pour une édition luxueuse.
Go! Go! Ackman
Les fans de la première heure répondent présent, le succès est de taille, mais l'envie du créateur n'est pas très évidente. Son besoin de faire le point sur sa carrière trouve un écho dans un projet ambitieux né en mars 93, une exposition itinérante intitulée The World of Akira Toriyama, couvrant l'entièreté de la carrière de l'auteur. Sans doute revigoré, Toriyama donne naissance à un nouveau succès en juillet 93 dans V-Jump : Go ! Go ! Ackman, ou les aventures d'un petit vampire de 200 ans qui est réveillé par ses parents après un sommeil d'une cinquantaine d'années afin de partir à la chasse aux âmes. Hilarantes, les petites histoires font mouche, si bien qu'Ackman est rapidement adapté en jeu video puis en un OAV (diffusé à la V-Anime Fair).

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Le dernier paragraphe de cet article est tiré d'une interview de l'auteur réalisée le 21 avril 95 et traduite à l'époque par Naoki de l'artbook Dragon Ball Complete Illustrations (traduit depuis en français par Glénat sous le titre Le Grand Livre de Dragon Ball).